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Commerce : la Chine promet d’acheter davantage de marchandises américaines

Après plusieurs jours d’intenses négociations, un début de consensus a vu le jour samedi entre les Etats-Unis et la Chine sur le commerce. Les deux économies les plus puissantes de la planète se sont entendues pour réduire « de manière substantielle » le déficit commercial des Etats-Unis, ont-elles annoncé dans un communiqué samedi, sans toutefois avancer de données chiffrées.

La délégation chinoise à Washington jeudi et vendredi était prête à lâcher du lest pour apaiser les tensions entre les deux pays, mais n’a pas voulu s’engager sur des objectifs chiffrés, ni sur des mesures ciblant des industries spécifiques. Elle ne s’est notamment pas engagée à réduire le déficit commercial de 200 milliards de dollars à horizon 2020, comme l’espérait la Maison blanche.

Le bref communiqué publié samedi mentionne ainsi des « hausses sensibles d’exportations de produits agricoles et énergétiques américains », précisant que les discussions avaient aussi porté sur « les biens manufacturés et les services ». Il précise surtout que ces efforts sont avant tout destinés à « répondre aux besoins de consommation croissants des Chinois ».

Dimanche, le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin a affirmé que Pékin et Washington s’étaient « mis d’accord sur un cadre » ouvrant la voie à une suspension des tarifs douaniers entre les deux pays : « Pour le moment, nous nous sommes mis d’accord pour suspendre les taxes pendant que nous nous efforçons de mettre en oeuvre ce cadre », a-t-il détaillé.

Contexte tendu entre les deux pays

Le conseiller économique de Trump, Larry Kudlow avait indiqué un peu vite vendredi que la Chine avait accepté d’acheter « au moins 200 milliards de dollars » de biens et services américains, froissant maladroitement les représentants chinois. Il a aussi présenté le vice premier ministre Liu He, qui amenait la délégation, comme « un gars intelligent, un gars qui comprend les marchés ».

Les deux pays ont indiqué qu’ils poursuivraient les négociations « à haut niveau ». Le ministre des affaires étrangères chinois Wang Yi doit notamment se rendre à Washington cette semaine.

Les discussions entre les deux pays s’inscrivent dans un contexte tendu. Ces derniers mois, l’administration Trump a relevé les taxes sur les panneaux solaires, l’acier ou l’aluminium chinois, menaçant de sanctionner l’équivalent de 50 milliards de dollars de marchandises supplémentaires dès la semaine prochaine. Des mesures auxquelles la Chine a réagi en taxant à son tour les produits agricoles, les voitures et les avions américains.

Déficit commercial au coeur des tensions

Début mai,  une délégation américaine s’est rendue à Pékin dans l’espoir de trouver un accord , sans que les discussions n’aboutissent. Au coeur du différend : l’important déficit commercial entre la Chine et les Etats-Unis, qui s’élevait à 375 milliards de dollars l’an dernier (hors services), et s’est encore creusé au premier trimestre.

Les deux Etats négocient sur plusieurs affaires en parallèle, dont le cas très sensible du géant des télécoms chinois ZTE,  qui fait l’objet de sanctions américaines.  En début de semaine,  Trump avait promis de redonner à l’entreprise l’accès au marché américain.  Un geste de bonne volonté annoncé en amont des négociations, auquel Pékin a répondu en autorisant le rachat d’une division de Toshiba par le fonds Bain Capital pour 18 milliards de dollars, une opération bloquée depuis plusieurs mois. Les régulateurs chinois ont aussi promis de valider le rachat de NXP Semiconductors par le fabricant de puces américain Qualcomm. Vendredi, Pékin a enfin accepté de suspendre une mesure antidumping prise en avril contre les importations de sorgho américain. Mais samedi, Washington se montrait soudain plus frileux : « il n’y a pas encore d’accord sur le dossier ZTE », a ainsi précisé une source au « Wall Street Journal ».


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