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Trump annule le sommet historique avec la Corée du Nord

Donald Trump qui, depuis quelques jours, laissait planer le doute sur  le sommet de Singapour où il devait s’entretenir avec Kim Jong-un le 12 juin a tranché brutalement : la rencontre historique n’aura pas lieu. Une décision qu’Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ont regretté lors d’une conférence de presse commune en Russie, en espérant que le « dialogue » se poursuive.

Le président américain a justifié sa décision en dénonçant « la colère » et « l’hostilité » du régime de Pyongyang. « J’estime qu’il n’est pas opportun, à ce stade, de maintenir cette rencontre prévue depuis longtemps », a indiqué Donald Trump dans un courrier au leader nord-coréen rendu public par la Maison-Blanche, qui a souligné une « série de promesses non tenues ».

Dans ce texte, le président laisse planer une menace en évoquant en particulier « la puissance » de l’arsenal nucléaire américain. Il met en garde Kim Jong-un contre tout « acte irresponsable » mais laisse cependant une porte entrouverte : « Si vous changez d’avis concernant cet important sommet, n’hésitez pas à m’appeler ou à m’écrire. »

Durcissement du ton

Le ton entre les deux protagonistes s’était sensiblement durci ces derniers jours, depuis que la Corée du Nord avait refusé une  dénucléarisation totale comme exigé par Washington. Il s’est franchement dégradé jeudi lorsque la vice-ministre nord-coréenne des Affaires étrangères Choe Son-hui  a qualifié « d’andouille » Mike Pence, menaçant d’annuler ce sommet historique.

Lundi, le vice-président américain avait affirmé que « ce serait une grave erreur pour Kim Jong-un de penser qu’il pourrait se jouer de Donald Trump ». Il avait également déclaré que la Corée du Nord pourrait finir comme la Libye de Mouammar Kadhafi, tué lors du soulèvement de son pays après avoir renoncé à l’arme atomique, « si Kim Jong-un ne passe pas un accord » avec Washington sur la dénucléarisation.

« Je ne peux pas cacher ma surprise devant de telles remarques idiotes et stupides venant de la bouche du vice-président américain », a fustigé jeudi Choe Son-hui, dans une déclaration publiée par l’agence officielle KCNA.

Annulation humiliante

Cette annulation est particulièrement humiliante pour le leader nord-coréen car elle intervient le jour même où, précisément, la Corée du Nord a procédé à  la destruction de son site d’essais nucléaires . L’opération était savamment orchestrée. Mais il s’agissait d’un geste de bonne volonté promis par le régime ermite avant le sommet avec les Etats-Unis.

Pyongyang a « complètement » démantelé le site d’essais de Punggye-ri, dans le nord-est, a annoncé l’Institut pour les armes nucléaires de la République populaire démocratique de Corée dans un communiqué en anglais, rendu public par l’agence officielle KCNA. L’ONU pour sa part a regretté l’absence d’experts internationaux pour vérifier la destruction effective d’une infrastructure qui aurait, par ailleurs, été très abîmée lors du dernier tir.


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