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L’Occitanie fait confiance à la SNCF pour accroître l’offre et la ponctualité

Le Conseil régional d’Occitanie a choisi de ne pas faire jouer la concurrence tout en accroissant les dessertes dans la nouvelle convention TER 2018-2025 signée en avril avec la SNCF. Il augmentera les circulations de 11 % et le nombre de sièges de 40 % en rajoutant 72 trains par jour d’ici à la fin 2020, notamment autour de Toulouse et sur le littoral méditerranéen, pour répondre à la croissance de la population de 50.000 habitants par an. Ce faisant, le coût d’exploitation pour la région progresse de 12 % à plus de 300 millions d’euros par an, auxquels s’ajouteront les investissements estimés à 200 millions par an. La remise en état du réseau depuis la régionalisation a accru la fréquentation de 60 % en une quinzaine d’années, à 66.000 voyageurs par jour de semaine sur les 20 lignes de TER et les 43 d’autocar.

Après avoir organisé les états généraux du rail qui ont fait remonter les demandes des habitants, la région veut même rouvrir cinq petites lignes comme Rodez-Millau, Alès-Bessèges, Montréjeau-Luchon et régénérer le Train jaune dans les montagnes catalanes, pour un coût estimé à 510 millions d’euros. Elle reprend aussi deux lignes de trains Intercités, Nîmes-Clermont-Ferrand et Béziers-Clermont-Ferrand (expérimentée pendant deux ans).

Améliorer la ponctualité

Malgré l’augmentation de la dépense, la présidente de la région Occitanie, Carole Delga (PS), fait valoir que « cette convention revient moins cher que la précédente car le coût du train au kilomètre passe de 19,20 à 17,90 euros ». Elle a été signée avec plus d’un an de retard car la négociation avec la SNCF a été difficile. « La SNCF voulait fermer un tiers des gares et fixer un coût du train au kilomètre de 22 euros ! » déplore l’ancienne ministre. Le conseil régional a exigé une amélioration du taux de ponctualité, de 87,6 % en 2017 à 92 % d’ici à 2025, et une diminution de 20 % du nombre de trains supprimés, sous peine d’infliger les pénalités « les plus élevées de France, à 6,50 euros le train/kilomètre ».

Pour autant, la région Occitanie, dirigée par la gauche, est l’une des rares à n’avoir pas voulu faire jouer la concurrence pour baisser le coût. « Vouloir ouvrir à la concurrence, c’est ne pas avoir une vision d’aménagement du territoire car certaines lignes ne sont pas rentables mais utiles à la population, insiste Carole Delga. Il faut être réaliste : aucun opérateur ne voudra aller sur Mende ou la montagne catalane ! J’ai préféré une négociation rude avec la SNCF plutôt qu’une mise en concurrence qui ne va rien amener. »


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