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Les clients des banques privées commencent à percevoir le choc de MIF 2

La régulation européenne MIF 2 ne se réduit pas à un acronyme abscons pour les clients des banques privées. Moins de cinq mois après son entrée en vigueur, une partie d’entre eux assure qu’elle est allée de pair avec des services de gestion de fortune plus chers et plus restreints, d’après une étude récente.

Dans le détail, 29 % des quelque 250 clients de banque privée interrogés par l’institut OpinionWay pour Swiss Life Banque Privée ont constaté une « évolution à la hausse de la tarification des services délivrés » par leur banque à l’occasion du passage à MIF 2.

Des revenus en moins

De fait, MIF 2 pousse les banques privées  à revoir leur prix en bouleversant leur modèle. Pour mieux protéger les investisseurs contre les conflits d’intérêts, la régulation encadre voire empêche les banques de percevoir des rétrocessions de la part des sociétés de gestion en échange de la distribution de leurs produits.

Face à la perte de revenus qui en découle et au renforcement des obligations de transparence sur les frais également prévu par MIF 2, les banques refondent leurs prix et  peuvent chercher à faire payer des services qu’elles ne facturent pas aujourd’hui.

Vers plus de produits « faits maison »

L’Observatoire publié par Swiss Life Banque Privée montre par ailleurs que 18 % des clients de banque privée interrogés ont constaté « un rétrécissement de l’offre des placements qui leur était proposée » avec MIF 2.

Là encore, cette perception peut s’expliquer par l’encadrement des rétrocessions. Celui-ci peut dissuader les banques privées de fonctionner en « architecture ouverte » c’est-à-dire de proposer à leurs clients les produits financiers de tiers.

« Si on ne peut plus être payés pour promouvoir des sociétés de gestion de la Place, nous n’allons plus faire cette promotion », résume Tanguy Polet, président du directoire de Swiss Life Banque Privée. Dans l’ensemble du secteur, « on va proposer de plus en plus aux clients des solutions maison », estime-t-il.

Une distribution très encadrée

Des clients peuvent avoir aussi le sentiment que l’offre se rétrécit car MIF 2 encadre de façon drastique la distribution des produits financiers. En s’appuyant sur de longs questionnaires, les banques doivent déterminer précisément et régulièrement le profil financier de leurs clients. En fonction de celui-ci, elles ne peuvent proposer que certains types de produits.

Compte tenu de ces nouvelles règles du jeu, « tout le challenge pour les banques privées est de faire comprendre au client que cette réglementation est dans son intérêt », résume Tanguy Polet.


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