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Retraite : les départs précoces sont repartis à la hausse

Fin 2006, 13 % des 55-59 ans bénéficiaient d’une forme de préretraite. En dix ans, ce taux est tombé à 0,5 % ! C’est, avec le mouvement de relèvement progressif de l’âge de départ en retraite, l’autre explication de l’augmentation du taux d’activité des seniors… et du nombre de chômeurs parmi ceux-ci. La disparition de la dispense de recherche d’emploi pour les chômeurs âgés s’est en effet ajoutée en 2012 à la fin des cessations anticipées d’activité subventionnées.

Mais les départs avant l’âge légal n’ont pas disparu loin de là. Ils ont même recommencé à augmenter, montre une étude publiée ce mardi par la Direction de la recherche du ministère du Travail (Dares) qui évalue à 10,5 % leur progression en 2016, soit 186.400 cessations anticipées d’activité, portant le total des personnes dans ce cas à 342.300.

L’assouplissement sous François Hollande des conditions de départ précoce des salariés ayant commencé à travailler tôt, parallèlement au relèvement de l’âge légal explique ce phénomène. La progression de cette forme de départ anticipée créée par la réforme des retraites de 2003 a plus que compensé la quasi-disparition des préretraites publiques, dont il ne subsiste plus que le dispositif lié à l’exposition à l’amiante.

Ecart de 2,2 ans

Cette hausse du nombre de retraites pour carrières longues s’est aussi accompagnée d’un relèvement de l’âge de départ, constate la Dares. « L’écart d’âge moyen de départ avec les autres retraités du régime général s’est réduit à 2,2 ans, soit un an de moins qu’en 2011 et près de trois ans de moins que sur la période 2005-2008. »

Résultat : 93 % des personnes en retraite à la suite d’un départ précoce pour avoir commencé à travailler tôt avaient au moins 60 ans en 2016. Plus globalement, « alors qu’environ 2 % des nouveaux bénéficiaires d’un dispositif de cessation anticipée d’activité avaient 60 ans en 2004, ils sont désormais 86 % dans cette situation en 2016 », souligne l’étude. A comparer à l’âge réel de départ à la retraite moyen qui approche désormais les 62 ans .

L’augmentation de la part des femmes dans cette population est une autre spécificité pointée par le ministère du Travail : elles représentaient seulement 14 % des nouveaux bénéficiaires en 2006, contre 34 % dix ans après. Ceci s’explique par la forte hausse de leur taux d’activité.


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