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Inquiétudes sur la croissance après le coup de frein du premier trimestre

L’horizon s’assombrit un petit peu pour l’économie française. La croissance pour le premier trimestre 2018 a été revue à la baisse par l’Insee à 0,2 % contre 0,3 % précédemment . Le coup de frein par rapport aux trois derniers mois de l’an passé est réel puisque l’activité avait progressé de 0,7 % à fin 2017. Ce sont d’abord la consommation des ménages et l’investissement des entreprises qui ont calé.

Les investissements des entreprises n’ont presque pas augmenté au premier trimestre, après, il est vrai, avoir été très dynamiques l’an passé. Surtout, les Français n’ont augmenté leurs dépenses que de 0,1 % au cours des trois premiers mois de 2018. Les mesures fiscales entrées en vigueur en début d’année, comme la hausse de la CSG pour les retraités et les hausses des prix du carburant et du tabac, ont pesé sur le pouvoir d’achat.

Le coup de mou pourrait donc n’être que temporaire puisqu’en octobre prochain, les salariés verront sur leur fiche de paie l’effet de la suppression complète des cotisations chômage et maladie. Cependant, remarque Julien Pouget, chef du département de la conjoncture à l’Insee, « l’opinion des ménages sur le niveau de vie futur en France a tendance à diminuer un peu depuis le début de l’année. Les ménages ne semblent pas encore avoir intégré le rebond de leur pouvoir d’achat à venir lors des prochains trimestres ».

Le problème, c’est que la consommation était déjà atone fin 2017 et qu’en avril, l’Insee a annoncé que l es dépenses des ménages en biens avaient reculé de 1,5 % . Certes, la baisse de la consommation d’énergie explique une partie de cette contre-performance, mais pas la totalité. Les achats de produits manufacturés se sont eux repliés de 0,5 %.

La tendance qui se dégage pour le deuxième trimestre n’est guère encourageante : selon la Banque de France, la croissance devrait en effet continuer à patiner au printemps, sur un rythme de 0,3 %. Cela met-il en danger la prévision du gouvernement, dans son programme de stabilité budgétaire publié mi-avril , d’une croissance de 2 % cette année ? Celle-ci apparaît désormais un peu optimiste, mais la messe n’est pas dite. « L’activité dans la zone euro a probablement connu son pic à la fin de l’année dernière mais les fondamentaux économiques restent bons, estime Ludovic Martin, économiste au Crédit Agricole. Il est trop tôt pour parler de retournement conjoncturel, même si d’autres pays comme l’Allemagne ont connu un premier trimestre en demi-teinte et un recul du climat des affaires depuis le début de l’année. On peut penser qu’il s’agit d’une normalisation du régime de croissance après un quatrième trimestre 2017 extrêmement dynamique. »

En effet, « la croissance était jusqu’ici inférieure à ce que le niveau du climat des affaires à la fin de l’année dernière laissait espérer », note-t-il. Le moral des patrons, qu’ils soient français ou allemands, retrouverait donc des niveaux plus en phase avec une progression de 0,4 % à 0,5 % par trimestre de l’activité. Il n’empêche : comme si les tensions commerciales et la hausse du prix du pétrole ne suffisaient pas, la crise politique en Italie menace désormais de se transformer en déroute sur les marchés financiers.

Le trafic de drogue en France génère une activité économique évaluée à près de 2,7 milliards d’euros par an, équivalent à un peu plus de 0,1 point de produit intérieur brut (PIB), a annoncé ce mercredi l’Insee. Sur ces 2,7 milliards, 1 milliard d’euros sont générés par le trafic de cannabis et 800 millions d’euros par le trafic de cocaïne, précise l’Insee dans une note, première du genre pour l’organisme public.


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