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L’anglais GFG reprend l’usine de roues AR Industries

Fin du suspense pour AR Industries, le dernier fabricant français de roues de voitures à Châteauroux (Indre). Le tribunal de commerce d’Orléans a validé mardi l’offre de reprise de l’anglais Gupta family group (GFG), via sa filiale Liberty Engineering. GFG conserve 347 emplois sur les 390 que comptait l’usine lors du placement en procédure de sauvegarde en janvier. Le repreneur s’engage à investir 1,8 million d’euros par an pendant trois ans.

A la sortie de l’audience, Christophe Bouvet, secrétaire (CFDT) du CE se disait « soulagé, mais méfiant ». Il faut rappeler que le président de GFG, Sanjeev Gupta, est le quatrième propriétaire du site en 8 ans, après Montupet, l’indien Deltronix en 2010, présidé par un autre Gupta, Kapil de son prénom, puis le français Thierry Morin, ex-Pdg de Valeo, en 2015.

GFG a obtenu des engagements fermes auprès des principaux clients, d’abord PSA puis peu de temps avant l’audience, ceux de l’alliance Renault-Nissan. C’était l’ultime condition que GFG posait avant de confirmer son offre sur cette usine qui a une capacité de 2 millions de roues par an. Dans un communiqué, le ministre de l’économie Bruno Le Maire a salué l’attitude responsable des salariés, qui n’ont pas fait grève une seule journée depuis janvier.

Usine soeur en Ecosse

Contrôlé par l’homme d’affaires d’origine indienne Sanjeev Gupta, GFG cherche à constituer un pôle industriel en France et en Europe continentale. C’est ainsi que ce conglomérat de 12.500 personnes, présent dans l’énergie et les aciéries, est déjà propriétaire depuis janvier d’une fonderie Rio Tinto à Dunkerque, l’un des principaux fournisseurs de l’usine de Châteauroux.

Un modèle semblable est dupliqué à Fort William en Ecosse, où GFG prévoit de construire une usine de roues non loin d’une aciérie, afin de servir les constructeurs implantés sur le sol britannique Ford, Rover et Nissan. « L’expertise technique restera à Châteauroux », dit Philippe Baudon, directeur du développement de Liberty, qui ajoute : « L’aluminium continuera de jouer un rôle majeur dans une industrie automobile en pleine croissance ».

En atteignant 4 millions de roues par an dès 2020, GFG entend challenger les poids lourds de la jante auto tels que l’allemand Borbet et le chinois Dicastal. Ce dernier s’était d’ailleurs positionné pour la reprise d’AR Industries, en demandant en avril un report de la date limite du dépôt des offres. Ce que le tribunal de commerce d’Orléans lui avait refusé.


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