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Zone euro: la réponse de Merkel

A moins d’un mois d’un sommet à Bruxelles qui doit poser les bases d’une réforme européenne, et alors qu’un gouvernement très critique de l’Allemagne accède au pouvoir en Italie,  la chancelière a enfin détaillé sa position dimanche .  

Dans sa réponse à Emmanuel Macron, qui a articulé  une vision ambitieuse pour la réforme de l’Europe, Angela Merkel accepte le principe de deux mécanismes limités d’entraide entre pays de la zone euro: un budget d’investissement et un système nouveau de prêts pour les Etats confrontés à des difficultés importantes. Mais ce budget sera modeste : « limité à deux chiffres en milliards d’euros », précise la chancelière, soit quelques dizaines de milliards d’euros.

Pas «d’union de l’endettement »

C’est très loin des souhaits de départ du président français , qui avait l’an dernier appelé de ses voeux un budget équivalant à « plusieurs points du PIB de la zone euro », soit plusieurs centaines de milliards d’euros.« La solidarité entre partenaires de la zone euro ne doit jamais conduire à une union de l’endettement », où la dette serait mutualisée, a-t-elle prévenu. Un avertissement clair alors que la nouvelle coalition au pouvoir en Italie a été, un temps, désireuse d’exiger auprès de la Banque centrale européenne l’effacement de 250 milliards d’euros de la dette italienne. 

Angela Merkel a également détaillé  la proposition allemande d’un Fonds monétaire européen (FME), qui viendrait en aide aux pays aux difficultés, en échange toutefois d’une surveillance étroite. ‘Nous voulons nous rendre un peu indépendants du Fonds monétaire international’, a-t-elle expliqué.

Un « FME aux pouvoirs étendus »

Ce FME inter-gouvernemental reprendrait d’une part les prérogatives du Mécanisme européen de stabilité (MES) , chargé aujourd’hui d’aider à financer la dette de pays en crise comme la Grèce, en leur accordant des prêts de très long terme. Mais il irait plus loin. ‘A côté de cela, je peux m’imaginer la possibilité d’une ligne de crédit à plus court terme, cinq ans par exemple’, a souligné la chancelière. Ces prêts seraient destinés ‘à soutenir des pays confrontés à des difficultés d’origine extérieure’, a-t-elle ajouté.

En contrepartie, les pays concernés devraient accepter – comme pour le FMI aujourd’hui – que ce FME ait un droit de regard et d’intervention dans leurs politiques nationales. Ce FME serait chargé d »évaluer la solvabilité des Etats membres’ et à l’aide ‘d’instruments adaptés’ pourrait ‘rétablir’ cette solvabilité si elle n’est plus assurée, a-t-elle dit. Des prérogatives qui risquent de ne pas être du goût de tous les pays de la zone euro. 

(avec AFP) 


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