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Les deux premiers Airbus A380 seront vendus en pièces détachées

Triste fin, néanmoins prévisible ! Les deux premiers Airbus A380 de Singapore Airlines, qui furent également les premiers à entrer en service commercial en 2007 et en 2008, vont être démantelés, pour être vendus en pièces détachées.

Leur propriétaire, le fonds d’investissement allemand Dr Peters, n’a pas trouvé de compagnie prête à racheter ou même à louer les deux super jumbos. Les équipements les plus coûteux, les quatre moteurs Rolls-Royce, ont déjà été démontés, pour servir de réserve de pièces de rechange.

Chasse aux clients infructueuse

En 2017, Singapore Airlines avait indiqué qu’elle ne renouvellerait pas le contrat de location de ses deux premiers A380. Après avoir été dépouillés de leurs équipements intérieurs et repeints en blanc, les deux appareils avaient atterri à Tarbes, pour y être stockés, en attendant d’éventuels clients. Mais les quelques repreneurs potentiels, comme le portugais HiFly ou même British Airways, n’ont pas donné suite.

Un surpoids de plusieurs tonnes

Outre leur coût d’exploitation et le défi commercial que représentent des appareils de cette taille, les deux premiers A380 livrés souffrent en effet de quelques défauts d’origine, liée à leur gestation difficile, dont un surpoids de plusieurs tonnes. Des défauts qui furent peu à peu corrigés sur les appareils suivants, mais qui expliquent le peu d’intérêt des investisseurs pour ces deux appareils.

Un marché d’occasion incertain

Car si  les ventes d’A380 neufs se font rares , les appareils d’occasion ne manquent pas et seront même de plus en plus nombreux sur le marché. Outre les premiers appareils de Singapore Airlines, Malaysian Airlines a annoncé son intention de se séparer de ses six A380… Sans trouver preneur.

Air France a longtemps hésité à se séparer de ses plus vieux modèles, avant de décider de les rénover. Et à partir de 2020, le plus gros client de l’A380, Emirates , commencera également à sortir de sa flotte ses A380 les plus anciens. Et nul ne sait ce que ces appareils deviendront.

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Airbus confiant malgré tout

Airbus s’est toujours dit confian t sur la possibilité d’utiliser ses appareils d’occasion pour élargir le marché à de nouveaux exploitants qui n’auraient pas les moyens de s’offrir des avions neufs. C’est également le pari tenté par le loueur d’avions américain Amedeo, qui a passé commande d’une vingtaine d’A380.

Mais la validité de ce pari reste à démontrer. Et dans le cas des appareils de Singapore, comme pour ceux d’Emirates, leur replacement sera compliqué par le coût de leur réaménagement. Comme ceux de Singapore, les A380 d’Emirates ont en effet été aménagés sur mesure avec des équipements de cabine et des sièges propres aux deux compagnies, qu’elles n’entendent pas laisser partir avec l’avion.


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