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L’ancien PDG de Carrefour renonce à son indemnité de départ

Le  débat montait depuis plusieurs jours. Samedi matin encore, le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire avait dénoncé la rémunération accordée à Georges Plassat qu’il jugeait « incompréhensible et choquante ». L’ex-pdg de Carrefour y a finalement renoncé – en tout cas à une partie.

Dans un communiqué publié ce samedi midi, le groupe de distribution indique que l’ancien dirigeant, remplacé mi-2017 par Alexandre Bompard, a « décidé de renoncer à l’application de la clause de non-concurrence qui lui avait été octroyée et donc au versement de l’indemnité de départ correspondante », soit 3,9 millions d’euros.

Cette décision a été prise « en raison de l’incompréhension qui entoure les conditions financières de son départ », ajoute Carrefour.

Vote des actionnaires

L’octroi de cette somme avait pourtant été approuvé par le vote des actionnaires, réunis en assemblée générale vendredi. Ils avaient donné leur accord pour le versement d’une rémunération de 13,7 millions d’euros, dont les 3,9 millions d’indemnité de départ, qui prenait la forme d’un engagement de non-concurrence.

Ce montant avait ému les syndicats, certains actionnaires mais aussi la société de gestion Phitrust ou encore l’Association française de la gestion financière, qui mettaient en doute avant l’AG le respect par Carrefour du code de gouvernance Afep-Medef.

Pour Bruno Le Maire, le versement de telles sommes ne se justifiait pas, compte tenu de la situation du groupe, lorsque Georges Plassat a quitté son poste. « Les anciens dirigeants de Carrefour ont laissé une situation très dégradée, cette situation a amené la nouvelle direction à prendre des mesures de restructuration qui vont se traduire par des pertes d’emplois et des fermetures de magasins. On ne peut sanctionner cet échec par des rémunérations élevées et une telle prime de départ », a-t-il critiqué dans un entretien à l’AFP.

Le ministre a par ailleurs sommé le patronat dans son ensemble d’agir pour éviter de tels cas de figure en renforçant le code Afep-Medef . Les deux organisations ont indiqué dans un communiqué samedi qu’elles allaient justement publier « une version renforcée du code de gouvernement d’entreprise dans les prochains jours » ; celle-ci «intégrera des recommandations de nature à éviter les écarts constatés récemment ».

Plans sociaux

Le numéro un de la distribution française est engagé depuis l’an dernier dans un vaste mouvement de restructuration, initié par le nouveau patron, Alexandre Bompard.

Deux  plans sociaux ont été validés au printemps : le premier se traduira par un programme de départs volontaires pour 2.400 salariés dans les sièges parisiens, le second par la suppression de 1.800 postes dans les anciens magasins Dia (avec des reclassements à la clé).

Georges Plassat va de son côté rebondir dans la banque d’affaires : il vient d’être  recruté par Degroof Petercam en qualité de « senior advisor ». 


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