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Safran embarque à bord du futur taxi volant de Bell

La voiture volante sera électrique ou ne sera pas : telle est la conviction qui sous-tend le partenariat annoncé ce mardi entre Safran et Bell. Le groupe d’aéronautique et de défense français et l’hélicoptériste américain, filiale du groupe Textron, ont dévoilé ce mardi à Cologne un accord de coopération visant à développer des systèmes de propulsion électriques et hybrides, pour les futurs aéronefs à décollage et atterrissage verticaux (VTOL) de Bell.

L’hélicoptériste américain, qui avait annoncé l’an dernier un partenariat avec Uber sur un projet de taxi volant, confirme ainsi ses ambitions dans ce domaine des voitures volantes en pleine ébullition, où des start-up rivalisent sans complexe avec les grands noms de l’aéronautique.

Floraison de projets

Si quelques prototypes ont déjà commencé les vols d’essai, comme le drone-taxi du  chinois Ehang , le Volocopter allemand ou  le Vahana d’Airbus , les projets de VTOL de Bell se réduisent encore à des plans et une maquette présentée en début d’année au CES de Las Vegas. Mais tous ces projets, qu’ils soient pilotés ou non, ont en commun d’utiliser des moteurs électriques. D’où l’intérêt pour Bell de nouer un partenariat avec Safran, qui cumule à la fois une longue expérience des moteurs d’avions et d’hélicoptères et  une certaine avance technologique dans le domaine des équipements et des systèmes de distribution électriques.

« Contrairement aux moteurs à gaz, la propulsion électrique permet de multiplier les rotors, ce qui est à la fois plus efficace, plus sûr et plus silencieux que les hélicoptères classiques à un rotor », explique Stéphane Cueille, directeur de la R & T [recherche et technologie] et de l’innovation chez Safran. Cela permet d’ouvrir la voie à de nouveaux usages, comme les taxis volants ou les drones de livraison. »

VIDEO. Voiture volante : du rêve à la réalité

Pour le milieu de la prochaine décennie

Aucune date n’est toutefois avancée pour un premier vol d’un VTOL Bell motorisé par Safran. « Nous travaillons sur un VTOL de 4 places, qui pourrait entrer en service vers le milieu de la prochaine décennie, pour un usage de type Uber », indique Stéphane Cueille. Cependant, le directeur de la R & T de Safran ne cache pas que les obstacles technologiques et réglementaires à surmonter sont encore nombreux. « Nous avons de vrais challenges sur le bruit et la sécurité pour que ces appareils puissent voler en ville », souligne-t-il.

L’avion de ligne électrique n’est pas pour demain

Cependant, la principale limite à la propulsion électrique reste les contraintes de masse, qui interdisent d’espérer remplacer les moteurs d’avions par des moteurs électriques. Car, contrairement au transport terrestre, où le poids n’est pas un problème rédhibitoire, le transport aérien n’est pas compatible avec le poids des batteries actuelles.

Et pour obtenir la puissance nécessaire au décollage d’un avion de ligne, il en faudrait beaucoup. Même trop.  « Aujourd’hui, les meilleures batteries lithium-ion offrent un rapport énergie/masse inférieur à 200 watts par kilogramme, explique Stéphane Cueille. Si l’on prend comme hypothèse une multiplication par cinq de la puissance actuelle des batteries les plus performantes – ce qui est au-delà des objectifs les plus ambitieux – il faudrait 180 tonnes de batteries pour faire voler un Airbus A320 de 80 tonnes. »


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