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Présidence du Medef : Saubot demande à Roux de Bézieux de jeter l’éponge

Geoffroy Roux de Bézieux a dû tomber de sa chaise ce vendredi en écoutant son rival, Alexandre Saubot, lui proposer de se retirer de la course à la  présidence du Medef pour le rallier. « Je voudrais lancer un appel à Geoffroy Roux de Bézieux pour qu’il rejoigne ma candidature. Le mouvement est à un moment crucial […] Le sujet aujourd’hui, c’est le rassemblement », a expliqué Alexandre Saubot sur CNews.

Vote du conseil exécutif

La réponse du principal intéressé n’a pas tardé : c’est non. Geoffroy Roux de Bézieux a notamment fait valoir qu’il est arrivé largement en tête au  vote du conseil exécutif, le 11 juin, qui est censé donner le « la » de la future élection. Censé seulement car le vote n’est que consultatif d’une part, et la pondération des voix de l’Assemblée générale est bien différente de celle du conseil exécutif d’autre part. Geoffroy Roux de Bézieux a obtenu 22 voix (auxquelles s’ajoutent les 5 voix de Patrick Martin, président du Medef Auvergne-Rhône-Alpes, qui l’a rejoint entre-temps) alors qu’Alexandre Saubot n’a rassemblé que 16 voix (auxquelles s’ajoute la voix obtenue par Olivier Klotz, président du Medef Alsace, qui l’a rejoint depuis).

Afficher un Medef uni

Pour Geoffroy Roux de Bézieux, c’est la preuve que sa candidature est celle qui va l’emporter le 3 juillet. Théoriquement, le vote du conseil exécutif, bien que consultatif, a été pensé pour que le candidat qui arrive en tête s’impose à tous les autres et que ces derniers se rallient à lui. De sorte qu’un seul candidat vient se faire adouber lors du vote de l’Assemblée générale. L’avantage d’un tel processus, c’est le rassemblement et le fait de pouvoir afficher un Medef uni derrière un seul candidat lors du vote final.

L’inconvénient, c’est que ce n’est pas une démarche très démocratique (l’élection du Medef n’étant déjà pas un modèle de démocratie). Le premier à avoir renoncé à cet usage est Pierre Gattaz lui-même, puisqu’il était arrivé en 2013 (à une voix près cela dit) derrière Geoffroy Roux de Bézieux lors du vote du conseil exécutif, avant finalement d’être le seul candidat à l’Assemblée générale.

Bataille de chiffres

Ce vote consultatif, même s’il est symboliquement important, n’est donc en rien un gage de victoire assurée. Ce qui compte, les candidats le savent bien, ce sont les 556 voix de l’Assemblée générale et les 279 (c’est-à-dire la majorité absolue) qu’il faut réunir pour l’emporter.

La bataille de chiffres entre les deux candidats fait donc rage. « 16 fédérations et 55 territoires représentants plus de 170 voix soutiennent la candidature de rassemblement de Geoffroy Roux de Bézieux », annonce son équipe de campagne. Chez Alexandre Saubot, on annonce 270 voix, entre les soutiens officiels et les soutiens déclarés mais non publics, donc invérifiables.

Cette avalanche des chiffres traduit une seule réalité : c’est que l’élection est serrée. « Chacun est persuadé de l’emporter, parce que chacun a des éléments tangibles pour croire en sa victoire », analyse un responsable du Medef. La véritable inconnue, c’est le choix que feront les Medef territoriaux. Car si certains ont fait connaître leur candidat, la majorité d’entre eux n’a pas officialisé son vote, et peut-être même pas encore fait son choix. Pour preuve, les auditions des candidats en régions continuent jusqu’au 2 juillet, veille du scrutin.


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