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Ca se passe en Europe : faute de détenus, les Pays-Bas ferment leurs prisons

Contrairement à plusieurs de ses voisins européens  comme la Belgique ou la France , les Pays-Bas voient leurs prisons se vider depuis plusieurs années. Du coup, dotées de capacités pénitentiaires surdimensionnées face à une population carcérale qui se raréfie, des geôles néerlandaises vont mettre la clé sous le paillasson.

« Le financement de prisons vides coûte des millions d’euros par an qui sont prélevés sur les impôts des contribuables », a justifié le ministre de la Protection de l’Etat de droit, Sander Dekker, en annonçant la fermeture prochaine de quatre centres pénitentiaires dans le royaume.

4.000 places vacantes

Alors que les maisons d’arrêt néerlandaises disposent aujourd’hui d’une capacité d’accueil de 13.622 prisonniers, pas plus de 9.813 cellules seront occupées en 2023, soit près de 4.000 risquant d’être vides d’ici cinq ans, selon les prévisions.

Prenant toutefois en considération un dérapage possible de la criminalité d’ici là, le gouvernement conserve une marge de flexibilité puisque la fermeture planifiée des quatre prisons ne se traduira que par la disparition de 1.500 places.

Cette désertification carcérale que connaissent les Pays-Bas s’explique pour différentes raisons. A commencer par la baisse de la criminalité, comme les statistiques l’indiquent. Au-delà, étant peu convaincus de l’efficacité des séjours en milieu carcéral, les magistrats néerlandais font preuve d’une approche pragmatique et progressiste en matière répressive.

L’essor des peines alternatives

Ainsi, plus qu’ailleurs en Europe, la surveillance des prévenus au moyen de bracelets électroniques est devenue monnaie courante dans le royaume. Par ailleurs, les juges néerlandais s’avèrent plus enclins à prononcer des peines de substitution, comme les travaux d’intérêt général.

Voici plusieurs années, pour venir à bout du surplus de leurs capacités pénitentiaires, les Pays-Bas avaient aussi surpris  en louant leurs prisons à la Belgique et à la Norvège . Confrontés au contraire à une pénurie de cellules, ces deux pays avaient à l’époque accepté de régler 30 millions d’euros par an à La Haye pour loger leurs prisonniers dans les geôles néerlandaises.


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