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Total et Soprema trouvent de nouveaux débouchés aux plastiques

Le 27 juin dernier, le World Materials Forum de Nancy s’est ouvert sur une annonce de portée globale dont les premières répercussions industrielles se situent dans le Grand Est. Total, Saint-Gobain et Soprema, le collecteur de déchets Citeo et le syndicat professionnel Syndifrais s’engagent dans la création de deux filières respectivement dédiées au  recyclage du polystyrène et des PET complexes, telles les barquettes. Le site de Total à Carling (Moselle) et la future usine de Soprema de Strasbourg (Bas Rhin) constitueront les deux premières unités incorporant ces déchets à la production de matière vierge. 

Pour intégrer le plastique dans l’économie circulaire, Citeo devra achever la modernisation de ses centres de tri, qui mobilise un investissement de 90 millions d’euros. Actuellement réservée à 15 millions de Français, la possibilité de jeter dans la poubelle réservée au tri les pots de yaourt, les barquettes transparentes et les emballages en polystyrène s’élargira à la France entière d’ici à 2022. « Cette montée en puissance accompagnera l’émergence de la filière de recyclage, qui laisse de la place à de nombreux acteurs dans une logique de complémentarité », explique Jean Hornain, directeur général de Citeo.

Dissolution chimique

Premier site de production européen de polystyrène du groupe avec 260.000 tonnes par an, le site Total de Carling a testé en novembre 2017 une technique de dissolution de matériaux usagés pour en incorporer 15 % en amont de la production.

Le succès du procédé a permis à Total de nouer un partenariat avec Saint-Gobain à Feluy (Belgique) pour fabriquer des isolants. A l’horizon 2020, la filière de recyclage de polystyrène se propose de produire 4.000 tonnes de produits contenant au moins 20 % de déchets.

Isolants éco-sourcés

Soucieux de passer de matières premières provenant du pétrole à un approvisionnement éco-sourcé, le groupe familial alsacien Soprema, qui compte parmi les leaders mondiaux de l’étanchéité, a développé avec l’Ademe un mode de recyclage mi-mécanique, mi-chimique des barquettes en PET. Il a ainsi obtenu du polyol, utilisable dans la fabrication de mousse isolante. Le procédé sera mis en oeuvre dans l’usine que Soprema mettra en service d’ici à la fin de l’année à Strasbourg. Le site, qui mobilise un investissement de 6 millions d’euros et générera une vingtaine d’emplois, doit produire 5.000 tonnes de PET dès 2019, puis doubler ce volume.


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