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Le fils du fondateur de Decathlon claque la porte

Decathlon serait « la meilleure entreprise où travailler » dans l’Hexagone, si l’on en croit le palmarès Best Workplaces France 2018. Pas, semble-t-il, pour le président du conseil de surveillance. Matthieu Leclercq a claqué la porte de l’entreprise, la semaine dernière, quittant ses fonctions à la tête du géant de la distribution d’articles de sport.

Confirmant une information de « Challenges » publiée ce mardi sur son site, la direction de la communication du groupe a pudiquement indiqué que celui « qui présidait le conseil de surveillance [de l’enseigne, NDLR] depuis six ans n’a pas souhaité renouveler son mandat ». Agé de quarante-neuf ans, le fils de Michel Leclercq, fondateur en 1976 de Decathlon, avait pris en novembre 2012 la succession de son frère Olivier, lequel avait succédé à son père et présidait le conseil de surveillance depuis 2009.

Quatre années de progression

Une lettre adressée par Matthieu Leclercq au top management de la société, et que le magazine économique s’est procurée, jette une lumière crue sur l’état de ses relations avec l’Association familiale Mulliez, actionnaire majoritaire, sa propre famille détenant un peu plus de 40 % des actions. « Sur les dix-huit derniers mois, je n’ai pas eu la liberté de choisir mes conseillers et, avec les contre-performances du début d’année, la relation avec les représentants de nos actionnaires ne s’est pas améliorée », écrit notamment le dirigeant.

Selon Frédéric Tain, fondateur de « Sport Guide » et observateur avisé du secteur, « si, effectivement, les chiffres du début d’année ne sont pas au même niveau que l’an passé, voire sont en baisse, c’est un phénomène général au marché européen ». Il doute que cela puisse justifier le départ de Matthieu Leclercq, lequel peut faire valoir quatre années de progression à deux chiffres du volume d’affaires du groupe.

Différend d’ordre stratégique

Decathlon a réalisé un chiffre d’affaires de 11 milliards d’euros en 2017 et a dégagé, selon « Challenges », un résultat net de 610 millions d’euros, de quoi verser 270 millions d’euros de dividendes aux actionnaires. Le différend pourrait être d’ordre stratégique, notamment sur la place à donner aux grandes marques internationales , déjà réduites à la portion congrue au profit des marques développées par Decathlon.


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