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Les Caisses d’Epargne cèdent aux sirènes de la banque « low cost »

L’un des derniers réseaux bancaires français à résister à la vague de la banque en ligne s’apprête finalement à franchir le pas. Dans les prochaines semaines, les Caisses d’Epargne vont inaugurer une offre bancaire 100 % à distance, dans la lignée de celle lancée en fin d’année 2017 par  le Crédit Agricole pour contrer l’arrivée d’Orange Bank, « EKO ».

Baptisée « Enjoy » et facturée une vingtaine d’euros par an, l’offre « low cost » des Caisses d’Epargne visera en priorité les « Millenials » en leur fournissant des services bancaires de base (carte bancaire à autorisation systématique, un chéquier, la gestion de ses comptes à distance). Et si le client le souhaite, elle pourra être étendue à d’autres produits de crédit, d’épargne ou d’assurance. A la différence de celle du Crédit Agricole, cette offre ne donnera toutefois pas accès aux réseaux d’agences des Caisses d’Epargne.

Une offre différenciée

« Les  banques en ligne ont surtout un succès d’estime, on s’aperçoit que leur modèle économique n’est pas viable : elles engagent des centaines de milliers d’euros d’investissements mais les clients les utilisent essentiellement comme des banques secondaires. Aux Caisses d’Epargne, nous avons donc opté pour des offres différenciées. Comme Air France qui propose soit un billet d’avion avec un bagage à main ou avec un bagage en soute, nous voulons offrir le choix à nos clients », a expliqué Pierre Carli, le président du directoire de la Caisse d’Epargne de Midi-Pyrénées, lors d’une conférence de presse.

Pour les Caisses d’Epargne c’est un virage stratégique, le réseau mutualiste ayant jusqu’ici toujours tenu à valoriser ses agences dans le parcours de ses clients. Mais ces dernières années, ce sont les banques en ligne, dotés de processus d’ouverture de compte express, qui ont concentré la majorité des ouvertures de comptes. Avec leur offre « Enjoy », les Caisses d’Epargne espèrent être en mesure de rivaliser tout en gardant l’espoir de vendre de plus en plus de produits à ces nouveaux clients.

Quel avenir pour Fidor ?

Cette nouvelle offre vient renforcer les interrogations sur l’avenir de  la néobanque allemande Fidor que le groupe BPCE a acquise à l’été 2016. Pomme de discorde entre les dirigeants des banques régionales et François Pérol, le déploiement de cette banque numérique en concurrence des deux réseaux Caisse d’Epargne et Banque Populaire a été mis en sommeil.

Pour l’instant l’offre française de Fidor se limite à un forum de discussion et une place de marché en construction. « Laurent Mignon est sur le sujet, il doit se prononcer rapidement », assure un responsable du groupe.


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