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SERIE D’ETE: L’ACO associe Le Mans et compétition

S’il est un lieu sacré pour les fans d’automobile, c’est bien le circuit des 24 Heures du Mans. Ce week-end du 16 juin, ils sont quelque 256.000 fans massés dans les tribunes, bouchons dans les oreilles, à contempler  la Toyota de Fernando Alonso boucler ses 388 tours de circuit devant 60 autres compétiteurs. Le rendez-vous est presque immanquable pour les 30.000 membres de l’Automobile Club de l’Ouest (ACO), fondateur et administrateur de l’épreuve. On retrouve certains d’entre eux dans les loges surplombant les paddocks, ou dans le « module sportif », cette tour vitrée offrant une vue imprenable sur la grille de départ. « Ce circuit, c’est chez eux », explique Pierre Fillon, président de ce club d’inconditionnels, codirigé par des patrons régionaux.

Tester les voitures

Dès sa fondation, en 1906, l’Automobile Club de la Sarthe, qui deviendra l’ACO, revêt une double vocation d’organisateur de courses automobiles et de services à l’automobiliste, une activité qu’il poursuit même si ses effectifs tendent à s’éroder. A la grande époque, l’ACO comptait 80.000 membres. La compétition est donc largement prédominante dans un bilan total de 80,5 millions d’euros en 2017. Après avoir créé le premier Grand Prix de France, le coup de génie du club fut ce concept des 24 Heures, en 1923, « le test ultime pour éprouver la fiabilité des voitures », souligne Pierre Fillon. « Cette épreuve est un laboratoire de nouvelles technologies automobiles. Depuis les années 1930, une multitude de pièces ont été validées ici, mais aussi les phares, les essuie-glaces… » confirme Bruno Palmet, journaliste du « Maine libre » et exégète de l’épreuve.

Association locale, l’ACO essaime avec l’Asian Le Mans Series, l’European Le Mans Series et surtout le Championnat du monde d’endurance (WEC) comptant huit manches dont Spa, Silverstone, Shanghai… Et la course évolue. Depuis quatre ans, les concurrents se sont vu restreindre leur dotation en carburant, ce qui a favorisé l’émergence de nouvelles technologies thermiques et hybrides, tandis que la pile à combustible hydrogène est déjà en vue pour 2024. Dès 2020, un nouveau règlement prévoit un retour aux « supercars » rendant leur identité de marque à des voitures qui se ressemblent toutes.

Un pôle automobile

Au-delà des 24 Heures du Mans, on entend rugir les moteurs presque toute l’année sur le circuit Bugatti, entre les activités des écoles de pilotage, les séminaires et les stages « incentive ». Le site offre aussi trois pistes de karting et un terrain de 4×4. Des activités connexes se sont greffées, dont le Porsche Experience Center et son école, une grosse concession Ferrari, des activités de transformation automobile, l’Auto Sport Academy, l’Institut automobile du Mans et, un peu plus loin, les écuries Dams ou Onroak.

D’ici à 2021, de 10 à 20 millions d’euros seront investis dans le « pit building » pour agrandir, en 2020 ou 2012, les garages et les loges, lieu privilégié de rencontre où l’on retrouve des patrons régionaux et autres industriels du secteur automobile. Ces projets seront menés avec le syndicat mixte unissant les collectivités locales propriétaires du circuit, l’ACO étant locataire des lieux.

Ainsi, près de 650.000 visiteurs ont fréquenté le site en 2017, entre les épreuves automobiles, motos, camions,  Le Mans Classic , le karting, le musée… Une étude de l’université du Maine estime à 115 millions d’euros et 2.500 emplois permanents les retombées de l’ACO sur le bassin économique sarthois. L’ambition de Pierre Fillon est de porter la fréquentation à 1 million de personnes avec la création du Le Mans Resort, parc à thème qui renforcera et scénarisera les composantes du domaine, avec des activités allant du musée aux simulateurs en passant par des parcours d’apprentissage de la conduite, un cinéma… Le tout, prédit le président de l’ACO, représentera « plusieurs dizaines de millions d’euros d’investissements », l’ouverture étant prévue en 2023 pour les 100 ans des 24 Heures.

1906 : Création de l’Automobile Club de la Sarthe devenu l’Automobile Club de l’Ouest

1923 : Première édition des 24 Heures du Mans

2020 : Retour aux supercars mettant les marques en avant

2023 : Ouverture du projet Le Mans Resort


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