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SERIE D’ETE: Le foot du DFCO réunit le Tout-Dijon

Contrairement aux idées reçues, c’est lors des résultats des rencontres de football que le nom de la ville de Dijon est le plus cité. Mais pas n’importe lesquelles, celles de Ligue 1 où se classe – 11e – Dijon Football Côte-d’Or, plus connu comme DFCO. Le club a quelque part remplacé l’AJ Auxerre de la belle époque dans le coeur des supporters bourguignons. Sans avoir encore son palmarès, son beau jeu vif en fait la cinquième meilleure attaque du championnat.

« Nous pointons hélas à l’avant-dernière place pour la défense », regrette Olivier Delcourt, président depuis 2011. Si le spectacle est sur le terrain, il est aussi dans les tribunes et les nombreuses loges. Car le DFCO évolue maintenant dans un stade qui ravit un public fidèle, familial et bon enfant, soit 12.500 supporters en moyenne pour une capacité totale de 16.000 places.

Amorti en quatre saisons

Dijon Métropole a transfiguré l’ancien complexe sportif polyvalent en enceinte moderne et dédiée qui aura peut-être très bientôt un nouveau nom sponsorisé. Montant investi sur plusieurs années, une cinquantaine de millions d’euros « Il était indispensable de le faire en raison des normes imposées à ce niveau de compétition, mais nous amortissons notre dépense avec déjà quatre saisons en Ligue 1 », indique François Rebsamen, ancien ministre, président de Dijon Métropole et maire de la capitale régionale.

L’élu est fusionnel avec son équipe et ne rate aucun match à domicile. « Il a joué jusqu’en 1981 à un très bon niveau et le foot est sa profonde respiration », note Olivier Delcourt qui le connaît bien. A ceux qui jugent que tout est donné au DFCO, François Rebsamen rétorque qu’il s’agit du seul sport professionnel à ne pas coûter d’argent public. « Nous versons un droit d’occupation du stade équivalent à la subvention allouée, soit environ 900.000 euros », précise le président Delcourt. Seizième budget de Ligue 1, le club dijonnais bénéficie de 32 millions d’euros, emploie plus de 45 personnes avec les joueurs et serait  l’un des mieux gérés pour verser un « très bel » IS.

Au-delà des droits télé (18 millions), la seconde recette provient du sponsoring et du tourisme d’affaires , le stade étant devenu un lieu prisé pour des réceptions et autres séminaires hors match (près de 7 millions au global). Ce sont toutefois lors de ces 19 soirées sportives à domicile qu’il faut être en loge, voire en tribune d’honneur.

Loges avec terrasse

On constate alors la présence importante de groupes du BTP, comme Roger Martin ou Hubert Rougeot Meursault, qui payent chacun le « naming » d’une tribune. « J’exprime mon attachement à ce territoire, en m’offrant une belle visibilité et le plaisir d’être avec clients et prospects dans un cadre convivial », argumente Vincent Martin, patron du premier.

« Je fais plaisir à mes salariés et entretiens des contacts, car tous mes donneurs d’ordres y sont », glisse Christophe Rougeot, à la tête du second et sponsor aussi du centre de formation. Et puis, il y a les loges – 45.000 euros la saison -, les salons de réception et les espaces privatisés. « Ne l’appelle pas, tu le verras au match ce soir », entend-on souvent.

Le fin du fin du réseautage concerne les loges communicant par une terrasse. Pierre-Yves Scheer, membre du directoire de la Caisse d’Epargne de Bourgogne – Franche-Comté, qui donne son nom à la dernière des tribunes reconstruites, va de l’une à l’autre. « On ne fait pas d’affaires, on engrange des contacts dans une autre ambiance », explique-t-il. Pour Fabrice Fombonne, dirigeant de Sigec, spécialisé en bureautique dans tout l’Est, c’est un moment privilégié par la qualité des prestations intégrées : service impeccable, mets raffinés et vins fins de Bourgogne. « Pendant deux ou trois heures, les étiquettes tombent et l’on crée ou renforce des liens. »  Philibert du Reau, associé dans un cabinet de courtage en assurances d’entreprise ne dit pas autre chose. « Nous utilisons aussi la loge pour des soirées privées, des rendez-vous professionnels ou simplement pour travailler au calme », conclut-il.

1998: création du Dijon Football Côte-d’Or

2011: accession à la Ligue 1.

2016: retour en Ligue 1

2018: le DFCO féminin accède à la 1re Division

Demain : Le  FCG mondialise le rugby à Grenoble


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