EconomieFinance - Marchés

Revolut sous la pression de sa croissance hors normes

C’est un peu la rançon du succès pour Revolut. Après trois années de croissance à deux chiffres, la néobanque britannique connaît ses premières difficultés. Elle vient de signaler au régulateur britannique (FCA) de possibles opérations de blanchiment d’argent sur sa plate-forme. Une information révélée ce mardi par  le « Financial Times » et confirmée aux « Echos ».

Ces faits ont eu lieu il y a quelques mois via les services de Revolut, victime de son succès avec un afflux massif de nouveaux utilisateurs. « Nous avons de très bonnes relations avec le régulateur, et avons préféré prendre les devants », confirme un porte-parole de la fintech valorisée  près de 2 milliards de dollars (1,7 milliard d’euros).

Une croissance hors du commun

Il faut dire que Revolut affiche des chiffres impressionnants. Depuis son lancement en 2015, la société londonienne a dépassé les 2 millions de clients dans un secteur particulièrement concurrentiel. Elle dispose actuellement de 2,4 millions d’utilisateurs, majoritairement en Angleterre et en France, ses deux premiers marchés.

Surtout, Revolut a recruté 1,5 million de nouveaux utilisateurs sur les seuls six derniers mois. « Notre activité a explosé en 2018. Cela représente évidemment un défi en termes de conformité », explique un porte-parole de la jeune pousse, dont les flux mensuels représentent 2 milliards de dollars.

D’autant plus que Revolut a lancé de nombreux services. Outre son système de banque, avec une carte de crédit connectée à l’application,  la néobanque permet d’investir dans les cryptomonnaies . Les utilisateurs de Revolut pourront également bientôt avoir accès à une plate-forme de trading sans commission. Celle-ci permettra d’investir dans des entreprises britanniques et américaines, ainsi que dans des fonds indiciels (ETF) et des options.

Le paquet sur la conformité

Pour gérer ces nouveaux enjeux de conformité, Revolut a investi. La société a vu ses effectifs passer de 250 à 450 en 2018. Et les recrutements vont se poursuivre en 2018. La société devrait compter 800 salariés à la fin de l’année. Le pôle « conformité », qui compte 80 salariés, devrait lui aussi augmenter, en fonction des besoins.

Revolut a en parallèle développé en interne un logiciel de contrôle pour automatiser le traitement de la conformité des comptes d’utilisateurs. « C’est un système d’analyse des profils, qui prend notamment en compte les montants et les zones géographiques et attribue une note de risque en fonction de chaque opération effectuée », explique un porte-parole. Un système bienvenu au sein de la néobanque. Revolut vise 3 millions de clients d’ici à la fin 2018.


Continuer à lire sur le site d’origine