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Ce que la Commission reproche à Google… et les réponses du géant américain

La Commission européenne vient d’infliger à Google  une amende record de 4, 3 milliards d’euros pour abus de position dominante. Les griefs de l’UE concernent Android, le système d’exploitation mobile développé par la firme de Mountain View. Ils sont au nombre de trois.

Tous sont vigoureusement repoussés par Sundar Pichai. Le directeur général de Google s’en explique dans  un post de blog .

1- Les ventes liées

La Commission : « Google s’est livré à une vente liée illégale de l’application Google Search et du navigateur Google Chrome. Google a fait en sorte que ces produits maison soient pré-installés sur pratiquement tous les appareils Android vendus en Europe. Cela a dissuadé les fabricants de pré-installer des applications de recherche et de navigation concurrentes et les utilisateurs de télécharger des solutions tierces ».

Google : « Aujourd’hui, grâce à Android, un téléphone classique sort avec 40 applications pré-installées conçues par de multiples développeurs, pas uniquement de l’entreprise à qui vous avez acheté l’appareil. Si vous préférez d’autres applications – ou navigateurs, ou moteurs de recherche – à ceux pré-installés, vous pouvez facilement les désactiver ou les supprimer, et choisir d’autres applications à la place, y compris des applications conçues par certains des 1,6 million d’Européens qui gagnent leur vie comme développeurs d’applications. En fait, un utilisateur typique de téléphone Android installera autour de 50 applications lui-même. L’an dernier, plus de 94 milliards d’applications ont été téléchargées mondialement depuis notre Play store ; des navigateurs comme Opera Mini et Firefox ont été téléchargés plus de 100 millions de fois, UC Browser plus de 500 millions de fois ».

2 – les subventions aux fabricants

La Commission : « Google a accordé des incitations financières importantes à certains des plus gros fabricants d’appareils ainsi qu’à des opérateurs de réseaux mobiles, à la condition qu’ils pré-installent exclusivement Google Search sur toute leur gamme d’appareils Android. Cela a porté préjudice à la concurrence du fait de la réduction significative de leurs incitations à pré-installer des applications de recherche concurrentes. ».

Google : « En 2007, nous avons choisi d’offrir Android aux fabricants de téléphone et aux opérateurs mobiles gratuitement. Bien sûr, il y a des coûts associés au développement d’Android, et Google a investi des milliards de dollars ces dix dernières années pour faire d’Android ce qu’il est aujourd’hui. Cet investissement est pertinent pour nous car nous pouvons offrir aux fabricants de téléphone l’option de pré-installer une suite d’applications Google populaires (telles que Search, Chrome, Play, Maps et Gmail), certaines générant des revenus pour nous, et toutes aidant à ce que le téléphone « marche tout simplement », dès sa sortie de la boîte. Les fabricants de téléphone ne sont pas obligés d’inclure nos services ; et ils sont également libres de pré-installer des applications concurrentes à côté des nôtres. Cela signifie que nous ne gagnons de l’argent que si nos applications sont installées, et si les gens choisissent d’utiliser nos applications à la place de celles de nos rivaux ».

3 – Les « forks » entravés

La Commission : « Google a empêché des fabricants d’appareils d’utiliser une autre version d’Android non approuvée par elle (forks Android). Pour pouvoir pré-installer sur leurs appareils les applications propriétaires de Google, y compris Play Store et Google Search, les fabricants devaient s’engager à ne développer ou vendre aucun appareil fonctionnant sous un fork Android »

Google : « La décision néglige le fait que les téléphones Android concurrencent les téléphones iOS, ce que 89 % des répondants à la propre enquête de marché de la Commission ont confirmé. Elle passe aussi à côté du grand choix qu’Android offre à des milliers de fabricants de téléphones et d’opérateurs mobiles qui construisent et vendent des appareils Android ; à des millions de développeurs d’applications à travers le monde qui ont construit leur activité avec Android ; et des milliards de consommateurs qui peuvent maintenant s’offrir et utiliser des smartphones Android à la pointe. Aujourd’hui, grâce à Android, il y a plus de 24.000 appareils, à tous les niveaux de prix, de plus de 1.300 marques différentes, y compris des fabricants néerlandais, finlandais, français, allemands, hongrois, italiens, lettons, polonais, roumains, espagnols et suédois. Les téléphones fabriqués par ces entreprises sont tous différents, mais ont une chose en commun – la capacité à faire tourner les mêmes applications. Cela est rendu possible grâce à des règles simples qui assurent la compatibilité technique, peu importe la taille ou la forme de l’appareil. Aucun fabricant de téléphone n’est même obligé de souscrire à ces règles – ils peuvent utiliser ou modifier Android de quelque façon qu’ils veulent, ainsi qu’Amazon l’a fait avec ses Fire tablets et ses TV sticks ».


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