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Affaire Benalla : Gérard Collomb convoqué devant l’Assemblée et le Sénat

Le ministre de l’Intérieur sera d’abord auditionné par l’Assemblée nationale, lundi matin à 10h. Puis ce sera au tour des sénateurs de questionner Gérard Collomb mardi à 17h45.

La commission des lois du Sénat veut entendre les explications du ministre de l’Intérieur « sur les conditions de la participation de M. Alexandre Benalla, alors chef adjoint du cabinet du président de la République, aux opérations de maintien de l’ordre lors des manifestations du 1er mai à Paris, ainsi que sur la nature et le cadre institutionnel de la mission qu’il y assumait au nom de l’Etat en collaboration avec les forces de sécurité », indique un communiqué paru vendredi en fin d’après-midi. La commission sera présidée par le sénateur LR Philippe Bas.

Un peu plus tôt dans la journée, cette même commission des lois avait annoncé qu’elle demanderait dès lundi les prérogatives d’une commission d’enquête, pour une durée de six mois, afin de mener une mission sur ce qui est désormais  l’affaire Benalla .

Séance électrique à l’Assemblée

Cette convocation sénatoriale est le dernier rebondissement dans cette affaire qui secoue l’exécutif depuis jeudi. Elle fait suite à une séance électrique vendredi matin à l’Assemblée.

Dans une grande tension, des députés d’opposition, de droite comme de gauche, ont accusé Gérard Collomb de « mensonges » sur l’affaire Benalla, demandant que le ministre de l’Intérieur, voire le Premier ministre, vienne s’expliquer.

A la reprise des travaux sur  la révision constitutionnelle , ces élus ont réitéré cette demande après de nouvelles informations de presse faisant état du fait que Gérard Collomb était au courant dès le 2 mai des violences d’Alexandre Benalla.

En parallèle, une  enquête a été ouverte par le parquet de Paris et le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, a été entendu jeudi comme témoin.

« C’est le coeur de l’Etat qui est atteint »

Alors que trois policiers, dont un commissaire, ont été suspendus à titre conservatoire pour avoir extrait des images de vidéosurveillance de la Ville de Paris et les avoir transmises à Alexandre Benalla, selon une source proche du dossier, le patron des députés LR Christian Jacob a tonné : « C’est le coeur de l’Etat qui est atteint. Nos travaux doivent cesser immédiatement, le Premier ministre doit venir s’expliquer devant l’Assemblée nationale. » « Nous exigeons la présence du ministre de l’Intérieur, avant qu’il ne s’exprime une deuxième fois au Sénat », a aussi lancé Patrick Hetzel (LR), jugeant qu’« il nous snobe ». Il y a « scandale d’Etat » et série de « mensonges », ont dénoncé ses collègues de droite.

Luc Carvounas (PS) a estimé qu’a minima « il y a eu un mensonge par omission » de Gérard Collomb car la police des polices avait déjà été saisie, alors que le ministre a laissé entendre jeudi que c’était nouveau. « Qu’au plus vite le ministre de l’Intérieur vienne […]. Il y a une suite de mensonges », a renchéri Alexis Corbière (LFI). « Par respect pour le Parlement, que le ministre vienne nous voir », a aussi plaidé Sébastien Jumel (PCF), obligé, en attendant, de « se brancher » sur les médias.

« Vous faites de l’obstruction »

Pour sa part, le chef de file des députés LREM, Richard Ferrand, a accusé les oppositions de « saboter cyniquement les travaux de l’Assemblée nationale ». « Vous faites de l’obstruction » et « votre comportement affaiblit le Parlement », a aussi déclaré Marie Guévenoux députée LREM, ex-LR.

La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, seule représentante du gouvernement dans l’hémicycle, a botté en touche, renvoyant à la commission d’enquête parlementaire qui doit débuter ses travaux « dans les meilleurs délais ».

Appel à la démission

Dans un communiqué publié en fin de matinée, l’ancien candidat PS à la présidentielle Benoît Hamon avait demandé la démission de Gérard Collomb, au motif qu’il était au courant « dès le 2 mai » des actes commis par Alexandre Benalla, et qu’il a « dissimulé […] cette information à la représentation nationale et à la justice »« Je considère ces faits comme étant d’une extrême gravité, rendant impossible la poursuite par Gérard Collomb de sa mission de ministre de l’Intérieur. En conséquence, j’appelle à sa démission dans les plus brefs délais », a-t-il dit.

Source AFP


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