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A Monaco, le chantier du siècle progresse

Le chantier de  l’extension en mer lancé par la Principauté de Monaco entre dans une nouvelle phase. L’infrastructure maritime, qui accueillera sur 6 hectares un éco- quartier, commence à prendre forme. Le premier des 18 caissons qui formeront la ceinture de protection contre la houle du futur terre-plein sur lequel reposeront les constructions vient d’être livré par Bouygues Travaux Publics.

Le groupe français, associé au sein d’un groupement à la SAM Anse du Portier, concessionnaire du projet, est en charge de la réalisation de l’infrastructure maritime pour un coût qui devrait atteindre le milliard d’euros. Les travaux de dragage ont démarré en avril 2017, suivi par la mise en place du remblai ces six derniers mois. La fabrication des caissons, sur le port de Marseille , devrait durer jusqu’à la fin 2019 avec le bouclage de la ceinture littorale. « Le défi, reconnaît le prince Albert II, est de rendre compatible ce qui a priori ne l’est pas, construire sur la mer tout en préservant l’environnement ».

Conquérir de nouveaux espaces

Confinée sur un territoire de 2 km2 à peine, dont un cinquième a déjà été gagné sur la Méditerranée, la Principauté (3,2 % de croissance du PIB en 2016) doit, pour continuer à se développer, conquérir de nouveaux espaces. Elle veut aussi se montrer un bon élève en matière de développement durable, d’où un cahier des charges particulièrement contraignant pour préserver l’écosystème marin et respecter les engagements pris en matière de transition énergétique et de neutralité carbone.

Les contraintes, environnementales et technologiques, ainsi que la durée du programme, qui ne sera complètement livré qu’en 2025, ont pesé sur le montage financier mis en place pour boucler le budget de cette opération, à deux milliards d’euros. « L’option retenue est celle d’un apport en fonds propres d’un peu plus d’un milliard d’euros par des associés investisseurs, réunis au sein d’une société d’investissement, elle-même société mère de la SAM Anse du Portier, société de projet », précise un proche du dossier.

Tour de table

Le tour de table réunit neuf familles, trois Monégasques (Pastor, Brianti et Casiraghi) et six Européennes ayant des liens étroits avec la principauté (les Italiens Pizzarotti et Giuliani, le Belge Stéphane Robert, l’Espagnol Lopez de la Osa, le Hollandais Markus Meijer et le Kazakh, Bulat Utemuratov). Cet apport couvrira le coût de l’infrastructure maritime, le reste de l’opération étant financé par la vente des programmes immobiliers, dont la livraison sera échelonnée à partir de 2022. L’éco-quartier devrait accueillir 120 logements de très grand luxe pour un total de 60.000 m2 et 3.000 m2 de surfaces commerciales. La commercialisation de ces programmes pourrait rapporter de 3 à 3,5 milliards d’euros.

Une aubaine pour la principauté qui, outre une soulte de 400 millions d’euros versée par la SAM, pourrait percevoir quelque 720 millions au titre de la TVA (20 %) et des droits d’enregistrement. Elle se verra remettre également différents équipements : un port de plaisance de 30 anneaux, une extension de 9.000 m2 du Grimaldi Forum, un Palais des congrès, un parking de 160 places et un jardin public, soit environ 300 millions d’euros.


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