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Croissance : le trou d’air se confirme

La croissance a marqué le pas au deuxième trimestre. Selon les premiers chiffres publiés ce vendredi matin par l’Insee, le PIB a en effet progressé de 0,2 % sur cette période.

Ce chiffre , très attendu par l’exécutif, qui vise une croissance de 2 % cette année, n’est donc ni meilleur, ni moins bon que  celui enregistré au premier trimestre . A l’époque en effet, la croissance était retombée à 0,2 %, bien loin du 0,7 % enregistré à la fin de l’année 2017 . Et surtout, il s’avère plus faible que les dernières prévisions de l’Insee et de la Banque de France qui tablaient sur une hausse de 0,3 % sur cette période.

L’objectif du gouvernement remis en cause ?

Avec la hausse constatée au deuxième trimestre, l’acquis de croissance (c’est-à-dire le niveau qu’atteindrait le PIB si l’activité restait étale au cours des prochains mois) s’élève à 1,3 %.

Ces chiffres rendent en tout cas plus compliquée la tâche du gouvernement, même si, la semaine dernière, François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, s’est dit convaincu que « les perspectives sont bien orientées » et que l’activité se redressera dans la seconde partie de l’année.

Car, comme le souligne ce vendredi matin l’économiste Philippe Waechter, « pour atteindre 1,7 % de croissance, il faudrait 0,55 % par trimestre (d’ici la fin de l’année, NDLR). Pour 2 %, il faudrait 1 % ».

Tablant sur une hausse du PIB plus proche de 1,5 % à 1,6 %, l’économiste en conclut que « cela veut dire que l’objectif de réduction du déficit public à 2,3 % du PIB ne sera pas tenu ». Et que le déficit public restera « voisin de son chiffre de 2017, à 2,6 % ».

Atonie de la consommation

Une contre-performance liée avant tout à l’atonie permanente de la consommation des Français. « Les dépenses de consommation des ménages fléchissent légèrement » : -0,1 %, après avoir augmenté de 0,2 % au trimestre précédent.

Ce léger repli semble en grande partie lié aux mouvements sociaux du printemps. « Dans les services, le ralentissement est notamment lié au net repli des dépenses de transport (-3,2 % après +1,0 %), principalement dans  le transport ferroviaire, touché par les mouvements de grève  », souligne en effet l’Insee.

Mais le repli des achats des ménages touche aussi les autres formes de dépenses des Français. « La consommation en biens se replie de nouveau (-0,3 %, après -0,1 %) et celle en services ralentit nettement (+0,1 %, après +0,4 %) », expliquent les experts de l’Insee. Qui notent également que le repli est net pour les dépenses en biens alimentaires – qui affichent un recul de 1,3 % (après -0,3 % au trimestre précédent).

Publiés aussi ce vendredi, les chiffres mensuels, qui ne concernent que les achats de biens de consommation montrent que ce repli de la consommation alimentaire est en partie liée à « une forte baisse des dépenses en tabac ».

La météo pèse aussi sur les dépenses d’énergie des ménages qui se replient de 1,7 % (après avoir connu une hausse de 0,8 % au premier trimestre), « en raison de températures supérieures aux normales saisonnières en avril ».

Les dépenses en gaz et électricité affichent ainsi une baisse de 3,4 % sur le trimestre. De leur côté, les achats de carburants « augmentent modérément (+0,5 %) », en dépit du pic historique du prix atteint au mois de mai.

L’investissement des entreprises accélère

Du côté des entreprises, les nouvelles sont un peu meilleures. Après son coup de mou du premier trimestre, l’investissement se redresse et accélère. Il progresse en effet de 1,1 %, après 0,1 % en début d’année.

Quant au commerce extérieur, si importations et exportations se redressent, il pèse sur la croissance.


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