EconomieIndustrie - Services

L’usage de pesticides repart à la hausse en France

Le sevrage des pesticides de l’agriculture française est décidément laborieux. Malgré le plan « Ecophyto » lancé en 2008 pour la réduire, la consommation de ces substances reste orientée à la hausse. L’indicateur NODU (nombre de doses unités), qui sert à en mesurer l’utilisation, « a augmenté de plus de 12 % en valeur entre 2014 et 2016 », ont conjointement fait savoir vendredi les ministères de l’Agriculture, de la Santé, de la Recherche et de la Transition écologique.

C’est davantage que la hausse (+9,4 %) observée de 2013 à 2014, laquelle avait motivé le remodelage de ce dispositif en 2015, dans le cadre d’un plan Ecophyto II. Qu’à cela ne tienne. Les quatre ministres ont annoncé la mise sur pied d’un plan « Ecophyto II + ». Il intégrera le « plan d’action sur les produits phytopharmaceutiques et une agriculture moins dépendante aux pesticides » qu’ils ont présenté en avril. Il reprendra également les prescriptions du «  plan d’action de sortie en trois ans du glyphosate  », dévoilé au tout début de cet été. Objectif : être opérationnel avant fin 2018 après une consultation publique prévue à l’automne.

Démarches volontaires

Cette nouvelle formule enrichie d’« Ecophyto » sera financée à moyens quasi constants. En plus des 71 millions d’euros qui lui sont budgétés chaque année, les ministres espèrent « mobiliser les outils du grand plan d’investissement pour accompagner (ses) priorités ». Il est par ailleurs prévu d’allouer 2 millions d’euros supplémentaires pour développer  Dephy , un réseau de fermes engagées dans des démarches de réduction du recours aux pesticides. Un coup de pouce sur lequel mise Stéphane Travert, le ministre de l’Agriculture, pour décupler le nombre de ces exploitations modèles et atteindre… les 30.000 d’ici à 2021.

Le défi lancé s’annonce difficile à tenir. « L’outil Ecophyto est intéressant mais la sortie des pesticides ne se fera pas sans l’activation d’autres leviers économiques et réglementaires nécessaires pour obtenir une mobilisation de l’ensemble de la profession », estime-t-on chez France Nature Environnement (FNE).


Continuer à lire sur le site d’origine