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L’investissement des entreprises fait preuve d’une belle santé

C’est la bonne nouvelle du deuxième trimestre sur le front de la croissance. Alors que la consommation des ménages a reculé, l’investissement des entreprises s’est montré, lui, plus vigoureux que prévu. Il a progressé de 1,1%, après une hausse de seulement 0,1% au premier trimestre, selon l’Insee. « Nous nous attendions seulement à une augmentation de 0,4% », indique Stéphane Colliac, économiste senior chez Euler-Hermès. 

La raison de cette surprise ? Le retour de l’investissement  dans les biens matériels – machines, voitures, constructions d’usines… Au premier trimestre, il était déprimé en raison d’un trou d’air de la production manufacturière. La donne n’a pas fondamentalement changé de ce côté, puisque la production de biens manufacturés s’est repliée de 0,2% au deuxième trimestre après avoir chuté de 1% au premier. 

Néanmoins, souligne Stéphane Colliac, un autre moteur de l’investissement s’est allumé au cours des trois derniers mois écoulés : la construction, dont la production a crû de 0,6%. « Ce sont les administrations publiques qui ont accru leurs investissements de travaux publics », précise l’économiste. Sachant que les ménages ont moins investi (-0,1% sur le trimestre), il ne s’agit pas de construction de maisons individuelles, mais bien de bâtiments professionnels. 

Les ventes de robots en hausse de 20%

La contribution des autres industries à la croissance de l’investissement a été un peu moins évidente au deuxième trimestre, mais demeure une tendance de fond depuis deux ou trois ans, souligne Bruno Grandjean, président de la Fédération des industries mécaniques: «La création du suramortissement en 2015 et le lancement du programme industries du futur ont créé une dynamique, relayée par une conjoncture en progrès. Les industriels ont bien compris que l’avenir passait par la technologie, et ils jouent le jeu », se félicite-t-il. 

Une bonne nouvelle alors qu’une partie de l’appareil productif est frappé d’obsolescence, après des années de déclin de l’investissement.  Le rattrapage est en cours . Un signe ne trompe pas : les ventes de robots ont encore bondi de 20% au premier semestre, après 30% l’an dernier, selon l’industriel. «Si on continue comme ça pendant cinq ans, nos usines seront au même niveau d’équipement que les Italiens et les Allemands », ajoute-t-il.

En tout cas, l’imposition de surtaxes sur l’acier et l’aluminium européens et les risques de guerre commerciale liés à l’activisme de Donald Trump n’ont pas fait fléchir le moral des industriels. Qu’en sera-t-il pour les prochains mois? L’Europe semble avoir  évité des taxes sur l’automobile , au moins passagèrement, ce qui est une bonne nouvelle pour l’Allemagne, et par rebond, pour la France.


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