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L’inflation est à son plus haut niveau depuis 2012

Est-ce le grand retour de l’inflation ? La hausse des prix à la consommation a atteint en juillet son plus haut niveau depuis mars 2012, à 2,3 % sur un an, selon les premières estimations de l’Institut national des statistiques et des études économiques (Insee) publiées mardi. Les prix ont certes baissé de 0,1 point dans l’Hexagone durant le mois écoulé, du fait notamment des soldes d’été. Mais sur douze mois, ils ont encore grimpé de 0,3 point en par rapport à juin. Une progression spectaculaire.

Pour Ludovic Subran, économiste chez Euler-Hermes, pas de doute, « l’inflation est de retour ». La barre des 2 % a été franchie en mai et depuis la hausse des prix n’a pas reflué, bien au contraire. L’inflation ne s’est élevée qu’à 1 % en moyenne 2017. Et elle se situait encore autour de 1,3 % cet hiver, avant de bondir d’un point en quatre mois.

« Le contre-choc pétrolier a bien eu lieu », estime Ludovic Subran.  Le prix du baril de pétrole de Brent est passé de 52,5 à 75 dollars sur un an . Dans son sillage, les prix de l’énergie ont cru de 14,3 % sur la même période détaille l’Insee. Et les taxes sur les carburants ont fortement augmenté en début d’année.

Cette situation n’est pas propre à la France. Toute la zone euro connaît un regain d’inflation (lire page 6). La hausse des prix y a atteint 2,1 % en juillet, a indiqué mardi Eurostat.

La bonne nouvelle, c’est qu’un pic a probablement été atteint. L’Insee, dans sa dernière note de conjoncture, parue en juin, tablait sur un reflux durant le second semestre. Selon l’Institut, l’inflation sur douze mois devrait retomber à 1,7 % à la fin de l’année. Car, sauf aggravation de la crise entre l’Iran et les Etats-Unis, le prix de l’or noir devrait se stabiliser. Le cours du baril a baissé de près de 4 % en juillet.

Si la France a retrouvé ces derniers mois les niveaux d’inflation d’il y a six ans, la situation économique, elle, a changé. La croissance est aujourd’hui beaucoup plus robuste qu’à l’époque, puisque le PIB devrait progresser de 1,7 % cette année en France selon l’Insee contre 0,2 % en 2012. « En 2012, le système était sous perfusion. Aujourd’hui, les fondamentaux sont plus solides, les taux d’épargne des ménages et des entreprises sont bien plus élevés », souligne Ludovic Subran.

Ce regain d’inflation rogne le pouvoir d’achat des ménages. Mais celui-ci devrait tout de même progresser encore cette année de 1 %, selon l’Insee, du fait notamment de la baisse des cotisations sociales pour les salariés et de la diminution de la taxe d’habitation pour 80 % des Français.


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