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Canicule : EDF contraint de limiter la production des centrales nucléaires

Les fortes chaleurs obligent EDF à mettre à l’arrêt certaines de ses centrales nucléaires. La canicule entraîne en effet une hausse des températures des fleuves dans lesquels l’électricien français puise les eaux de refroidissement utilisées dans le processus de production d’électricité et qui sont ensuite rejetées en aval des centrales.

La réglementation fixe des températures maximales à ne pas dépasser, afin de protéger la faune et la flore aquatique. En conséquence, EDF doit limiter ses rejets pour ne pas réchauffer encore plus les cours d’eau dont la température est déjà élevée. Cela conduit à réduire provisoirement la puissance de certains réacteurs, voire à les arrêter complètement.

Offre supérieure à la demande

C’est donc le cas depuis quelques jours. Jeudi, EDF a arrêté ou réduit la puissance de plusieurs réacteurs dans les centrales de Saint-Alban (Isère) et du Bugey (Ain), toutes deux au bord du Rhône. D’autres opérations de ce type sont susceptibles d’être mises en oeuvre au cours des prochains jours.

EDF assure que cette baisse de production d’électricité n’aura pas d’impact sur les consommateurs, l’offre étant largement supérieure à la demande en ce moment (la France est exportatrice nette d’électricité actuellement).  La production d’électricité d’origine hydraulique, en particulier, est abondante , les barrages ayant fait le plein avec les pluies massives du printemps. La situation n’a d’ailleurs rien d’exceptionnel : des arrêts de réacteurs sont effectués presque tous les étés lorsque la température est élevée.

« Grande fragilité »

Ce mécanisme prévu pour limiter le réchauffement des fleuves inquiète certains experts néanmoins. « Il ne pose pas de problème aujourd’hui, mais il montre la grande fragilité du système car environ 70 % de la puissance installée est située le long de cours d’eau. Si les canicules deviennent plus longues et plus accentuées à l’avenir, comme on le prévoit, il risque d’atteindre ses limites », observe Thierry Salomon, du think tank négaWatt.


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