EconomiePME - Régions

Cyclopolitain devient Yokler pour pédaler plus loin

Le tricycle électrique  Cyclopolitain , commercialisé à 1.500 exemplaires depuis 2003 et en circulation dans 30 pays, devient Yokler, dans une nouvelle version plus industrialisée. La V2 du triporteur urbain de proximité, qui revendique les avantages du vélo et de la voiture sans leurs inconvénients, a demandé deux ans de développement et 1 million d’euros de budget. Un défi pour une petite entreprise, soutenue par l’Ademe et bpifrance, qui réalise 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires et emploie 15 salariés. Pionnière de  l’usage professionnel du vélo en ville , « elle est née avant même l’apparition du  Vélo’v et du  Vélib’  », souligne sa présidente Sarah Dufour, alors étudiante à l’EM Lyon. « A l’époque, on nous demandait pourquoi on voulait faire à vélo des déplacements qu’on pouvait faire en voiture. Aujourd’hui, les gens se posent la question inverse. »

Ventes en hausse de 50 %

Les nouveaux ateliers, installés depuis quatre mois dans le parc Bel Air Camp, permettent d’assembler trois véhicules par semaine, avec un objectif de six l’an prochain. Les ventes ont augmenté de 50 % depuis le lancement du Yokler fin 2017, dont 60 % à l’international. Sarah Dufour et son associé fondateur Gérald Lévy regardent avec intérêt vers l’Allemagne, qui a mis en place un bonus écologique de 2.500 euros pour les entreprises acquéreuses d’un triporteur. C’est de la moitié à un tiers du prix de l’engin (5 à 7.000 euros) autorisé à circuler sur les pistes cyclables. La Ville de Paris offre quant à elle 1.200 euros.

Le Yokler, contrairement à son prédécesseur, existe en deux modèles sur un châssis unique : cargo ou taxi. Il peut transporter jusqu’à 180 kg de marchandise dans un coffre de 1,2 mètre cube. Il peut aussi déplacer deux passagers et 80 kg de petits colis, en plus du chauffeur. « Soit deux fois son poids, quand une Smart électrique à 25.000 euros ne peut charger que la moitié du sien », affirme Gérald Lévy. « L’efficacité de la technologie hybride électrique humaine permet une consommation cinq fois moindre : 25 kilowattheures par kilomètre au lieu de 130. »

Une ligne de bus en Yokler

UPS , La Poste, Carrefour ou DHL ont adopté le Yokler. La ville de Chambéry a remplacé une navette de bus peu fréquentée par une flotte de 5 tricycles, à passages beaucoup plus réguliers. La fréquentation a augmenté, avec des lettres de satisfaction d’usagers qui pleuvent sur le bureau du maire, tandis que les coûts d’exploitation pour la Ville sont tombés de 400.000 euros à 175.000 euros.

Le triporteur amélioré a une autonomie qui permet de faire une vingtaine de kilomètres en charge. Amovible, la batterie se débranche très facilement pour installer une recharge dont le prix reste modique (10 % du prix du véhicule, contrairement à une voiture). « Et hormis le moteur et les cellules électriques, tous les composants sont made in France », précise Sarah Dufour.


Continuer à lire sur le site d’origine