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Macron mise sur le remaniement pour relancer sa rentrée

Rentrée du gouvernement, acte II. Après un premier acte qui a viré subitement à la cacophonie – démission surprise de Nicolas Hulot , colère des retraités après les arbitrages sur le budget 2019, atermoiements exprimés par l’exécutif sur le prélèvement à la source … – Emmanuel Macron espère repartir sur de bonnes bases. 

Après la rentrée scolaire, pour laquelle il se rendra dans un collège de Laval ce lundi, il entrera dans le vif du sujet avec le remaniement consécutif au départ de l’emblématique ministre de la Transition écologique. Annoncé pour mardi, celui-ci est lourd d’enjeux et devrait aller au-delà du simple remplacement de Nicolas Hulot.  Le gouvernement sera « au complet mardi », a précisé vendredi dernier Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement.

Nécessaire électrochoc

Les doutes que le départ de Nicolas Hulot a distillés sur la politique environnementale de l’exécutif ont fait couler beaucoup d’encre. L’exécutif et la majorité ont beau défendre un choix personnel et vanter la politique mise en oeuvre pour l’écologie et l’environnement, l’électrochoc demandé par Nicolas Hulot à l’occasion de son départ pourrait avoir lieu.

Il faut « aider ce gouvernement à reprendre l’initiative sur la transition écologique », a ainsi déclaré Daniel Cohn-Bendit, qui devait rencontrer Emmanuel Macron dimanche. Le nom de l’ancien leader de Mai 1968 circulait pour remplacer Nicolas Hulot, mais l’intéressé a déclaré sur LCI,  à l’issue de cet échange, que c’était « une fausse bonne idée ».

« Analyse de la situation »

Au-delà de son seul cas, le départ du numéro trois du gouvernement a aussi ébranlé toute l’architecture gouvernementale et la méthode mise en oeuvre par Emmanuel Macron quinze mois après son élection. « Le départ de Nicolas Hulot marque un moment où il faut faire une analyse de la situation », concède-t-on à l’Elysée. Plusieurs ministres pourraient quitter l’équipe gouvernementale, à commencer par la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, fragilisée par les affaires concernant Actes Sud, la maison d’édition qu’elle dirigeait avant de rejoindre la rue de Valois.

D’autres potentiels partants sont cités, comme Jacques Mézard (Cohésion des territoires). Emmanuel Macron et son Premier ministre Edouard Philippe ont travaillé tout le week-end sur ce remaniement. Si  l’affaire Benalla avait révélé une trop forte verticalité du pouvoir, le départ de Nicolas Hulot révèle de son côté une faiblesse politique inédite depuis l’élection. Couplée à une rentrée chaotique, la démission de Nicolas Hulot perturbe beaucoup une équipe censée être solide.

« La Méthode Macron doit changer »

Il s’agit donc de refermer la page de la rentrée ratée et d’en ouvrir une nouvelle. Sur fond d’ enquêtes d’opinion en berne, de nouvelles voix amies se sont fait entendre pour tirer la sonnette d’alarme. « La méthode Macron doit changer », a averti dans les colonnes du « JDD » l’économiste Jean Pisani-Ferry.  Déjà en juin dernier, l’architecte du programme présidentiel d’Emmanuel Macron avait envoyé un premier coup de semonce.

Il n’y a pas que des voix amies qui s’expriment. La faiblesse de l’exécutif redonne du tonus aux oppositions de droite comme de gauche. Elle permet aussi à François Hollande de s’inviter dans la partie, ce qu’il ne manque pas de faire. Depuis Cherbourg, l’ancien président s’est livré vendredi dernier à une violente attaque contre son successeur.

VIDEO. Nicolas Hulot : une démission qui jette l’ombre d’un doute sur Emmanuel Macron


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