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Bercy pense avoir endigué les dépenses des collectivités

Bercy estime avoir réussi son pari de freiner les dépenses des collectivités. Ses deux ministres, Gérald Darmanin et Bruno Le Maire, s’en sont vantés lundi devant les députés En marche réunis à Tours. Les retours à fin juillet des dépenses de fonctionnement des administrations territoriales sur les six premiers mois de l’année montrent une hausse de 1 %. C’est le même chiffre pour les 322 grandes collectivités ayant signé au printemps avec l’Etat un contrat de maîtrise des dépenses autour de 1,2 % de progression que pour celles ne l’ayant pas fait.

C’est la progression des investissements des collectivités locales au premier semestre 2018. La contractualisation avec l’Etat n’a pas dissuadé les élus locaux de relancer les projets mais ils rétorquent que leurs montants partent de bas puisqu’ils ont fondu de 25 % avec la baisse des dotations depuis 2014. La remontée des investissements est aussi logique dans le cycle électoral à 18 mois des municipales.

Du coup, à Bercy on en tire deux interprétations à l’avantage du gouvernement. Au moment des votes des budgets primitifs pour 2018, entre décembre et mars dernier, les élus locaux auraient anticipé les effets de la loi de programmation des dépenses publiques de la fin 2017 qui fixaient l’objectif général de 1,2 % de hausse annuelle maximale. Les contrats s’avèrent donc plus efficaces que prévu dans la modération des dépenses des élus locaux. Si ces dépenses avaient marqué un coup d’arrêt en 2016 avec une baisse de 0,1 %, elles avaient repris une nette pente ascendante de +1,8 % l’an dernier.

Le constat démonte aussi, selon le ministère de l’Economie et des Finances, le scénario d’un étranglement des collectivités puisqu’avant même l’entrée en application des contrats, la tendance des dépenses est inférieure à la contrainte fixée par l’Etat. « Nos demandes sont raisonnables », rappelle un expert du ministère.

Marges d’économies

Bercy est d’autant plus satisfait de ces chiffres que les dépenses de fonctionnement du premier semestre sont généralement annonciatrices des chiffres annuels.  Les anticipations de La Banque Postale du printemps (+0,9 %) n’en sont pas très éloignées. Notamment parce que la moitié de ces montants sont des charges de personnel qui n’évoluent pas dans l’année.

Comme les dépenses 2017 étaient de 171,7 milliards d’euros, cela impliquerait une économie de plus de 300 millions d’euros par rapport au scénario d’une hausse de 1,2 %. Bercy a constaté par ailleurs que les dépenses d’achat et d’équipements étaient en baisse dans les 322 grandes collectivités et en hausse dans les petites, preuve que les marges d’économies se trouvent bien dans les grandes administrations locales, conformément à la stratégie de contractualisation.

Concernant les  dépenses d’investissement qui remontent toujours en fin d’année, les chiffres du premier trimestre laissent en revanche augurer, selon le ministère des Comptes publics, un résultat bien supérieur aux 7 % des six premiers mois.


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