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Guy Vallancien : « L’objectif, c’est de faire enfin marcher le système de santé sur ses deux jambes »

J’ai participé à la préparation de certaines réformes précédemment, comme le plan hôpital 2007, et je peux vous dire que ces plans restaient centrés sur l’hôpital. Là, il y a un rééquilibrage avec la ville, on cherche à faire en sorte que le système de santé marche enfin sur ses deux jambes. Les médecins pourront être à la fois salariés et travailler en libéral et inversement les libéraux pourront plus facilement travailler à l’hôpital. C’est un plan très pragmatique. Les maisons de santé, les hôpitaux de proximité deviendront des sortes de « hub » permettant de faire travailler les acteurs ensemble, et d’avoir un maillage plus serré sur le territoire. 

Les infirmiers et infirmières auront des prérogatives accrues dans le cadre de la « pratique avancée ». Au-delà, si le développement d’actes médicaux à leur niveau n’a pas été plus rapide, c’est parce que les médecins bloquaient en raison du paiement à l’acte. Si on sort enfin de ce système du paiement à l’acte, on aura moins de résistance des professionnels. Il faut aller vers le paiement au forfait et c’est l’orientation qui est prise.

Pareil à l’hôpital, où les établissements seront rémunérés au forfait et non plus sur chaque acte pour le diabète et l’insuffisance rénale dès l’année prochaine. Avec un forfait prenant tout en compte à l’avenir – les rendez-vous pré et post-opératoire, l’opération, les éventuelles réopérations -, il y aura une incitation forte à la qualité, à ne pas multiplier les actes ou les séjours inutiles.

Ce ne sera pas des coûts énormes et il y aura des gains d’efficience à l’arrivée. De toute façon, cette évolution est indispensable. Il y a eu un désengagement des généralistes de la permanence des soins dans les années 2000, ce n’est plus possible. Quand un médecin est isolé, c’est compliqué, mais dans une maison de santé avec 8 ou 10 médecins, on doit pouvoir s’organiser pour des gardes ou des astreintes. Sinon, il faut changer de métier ! On doit réduire enfin l’engorgement des urgences hospitalières.


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