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Les banques misent sur la blockchain pour accélérer les paiements internationaux

La blockchain aiguise décidément l’intérêt des banques pour faciliter la réalisation des paiements internationaux. La banque américaine JP Morgan a annoncé mardi avoir convaincu 75 banques de tous les horizons de rejoindre le réseau Interbank Information Network (IIN) pour tirer partie de  cette technologie propre aux cryptomonnaies dont le bitcoin . Parmi celles-ci figurent Santander, AIB, UniCredit, mais aussi la Société Générale et Crédit Agricole SA.

Ce projet a été lancé en 2017 par l’établissement américain en partenariat avec Royal Bank of Canada et ANZ. « Au moment du lancement du pilote, nous avons rencontré un intérêt phénoménal de la part des banques correspondantes », assure Emma Loftus, responsable des paiements chez JP Morgan Treasury Services dans un communiqué. Les banques correspondantes sont celles auprès desquelles d’autres établissements ouvrent des comptes pour réaliser des paiements internationaux.

VIDEO. Comment la blockchain veut révolutionner les transactions numériques

Des délais ramenés à quelques heures

Aujourd’hui, une petite partie de ces transactions peuvent donner lieu à des aller-retours entre établissements financiers pour des raisons de format ou de conformité. Par exemple si la banque recevant l’ordre de paiement soupçonne que celui-ci provient d’un pays sous embargo, elle va demander des informations complémentaires. Ce type de vérifications peut prendre plusieurs jours. L’objectif du projet lancé par JP Morgan est de ramener ces délais à quelques heures.

« Nous pensons que IIN va considérablement améliorer les paiements transfrontaliers, surtout au fur et à mesure que davantage de banques participeront au projet », explique Emma Loftus. « Nous sommes insuffisamment avancés dans l’aventure pour dire d’emblée à quelles conditions on avancera ou pas. Toutefois, il y a un beau faisceau de présomptions pour penser que d’ici à la fin 2019, cette blockchain soit quelque chose d’utilisé chez nous, au moins à titre complémentaire », explique Jean-François Mazure, responsable des activités de « cash clearing » à la Société Générale.

Une meilleure expérience client

« Pour nous, l’intérêt principal de [cette solution] est une meilleure expérience client », complète le professionnel. Les banques sont d’autant plus soucieuses d’améliorer leurs systèmes de paiements internationaux qu’elles sont confrontées à l’émergence de  nouveaux acteurs tels que Transferwise. Le risque pour elles est que de nouveaux entrants les concurrencent fortement en terme de coûts mais aussi de fluidité du service rendu.

« Si les banques perdent le lien quotidien avec leurs clients et ne répondent plus à une attente assez basique qui consiste à réaliser des paiements, je crains que cela desserve la relation d’ensemble avec ces clients y compris pour ce que la banque offre de plus sophistiqué et complexe », avance Jean-François Mazure.

Dans cette bataille, les initiatives autour de l’usage de la blockchain dans les paiements sont multiples. La start-up  Ripple a ainsi réussi à aiguiser l’intérêt d’une centaine d’institutions pour les paiements internationaux . La portée la technologie pour le secteur reste cependant encore discutée. « Il nous semble qu’il y a encore beaucoup d’obstacles à surmonter pour utiliser la technologie blockchain du début jusqu’à la fin du paiement. Cependant, pour régler dans la chaîne du paiement des difficultés particulières, alors oui, elle nous semble pouvoir aider », analyse Jean-François Mazure.

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