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Le système de santé français est loin d’être considéré comme le meilleur en Europe

Edouard Philippe se rend ce vendredi à Chamonix pour assister à un  colloque sur « l’Europe de la santé », organisé par la Convention on Health Analysis and Management (CHAM). Le Premier ministre, qui entend vanter la  réforme du système de santé français récemment annoncée , pourra se rendre compte, à la lecture de l’enquête Ipsos réalisée pour le CHAM, que le modèle hexagonal est loin d’être plébiscité en Europe. Les personnes interrogées dans cinq pays (France, Allemagne, Pays-Bas, Pologne, Italie) placent la Suède (avec 36 %), l’Allemagne (24 %), le Danemark (11 %) et les Pays-Bas (10 %) devant la France (9 %), quand on leur demande quel est le pays qui a le meilleur système de santé. Même parmi les Français interrogés, la France est challengée par la Suède.

Autre enseignement : près de la moitié des personnes sondées considère que le système de santé de leur pays s’est détérioré ces dix dernières années, contre 21 % qui jugent qu’il s’est amélioré. Le pessimisme est plus marqué en France (59 % évoquent une détérioration), en Allemagne et aux Pays-Bas, qui sont aussi des pays où malgré ces reculs, les citoyens estiment que leur système de santé reste nettement meilleur que la moyenne européenne.

Harmoniser les études de médecine

La construction d’une Europe de la santé peut-elle être une réponse ? La santé publique relève avant tout de la compétence nationale : l’action de l’UE complète les politiques nationales, mais ne les remplace pas. Faut-il une Haute Autorité de santé européenne, un seul régulateur pour les médicaments, ou encore des formations médicales homogénéisées ? Autant de questions qui seront abordées lors de ce colloque.

Dans l’enquête Ipsos, les personnes interrogées se disent assez sceptiques sur les atouts actuels de l’Europe pour améliorer l’ensemble des systèmes de santé. Ils se disent néanmoins favorables à un accroissement des collaborations européennes, plus particulièrement en matière de recherche médicale et de formation. Ils plébiscitent ainsi l’idée d’une harmonisation des études de médecine (à 90 %), mais aussi la création d’un dossier médical européen (84 %) –  alors que la France peine depuis 15 ans à établir son propre projet… – et celle d’un institut européen des données de santé (82 %) pour améliorer la prise en charge des malades.


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