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Veolia sort enfin du capital de Transdev

Près de 7 ans  après en avoir exprimé l’intention , Veolia devrait officialiser la semaine prochaine sa sortie du capital de Transdev, le groupe de transport public dont il était à l’origine co-actionnaire avec la Caisse des dépôts (CDC).

Selon toute vraisemblance, le groupe dirigé par Antoine Frérot va céder les 30 % qui lui restent à Rethmann, une entreprise familiale allemande organisée autour de 3 pôles : assainissement, logistique et agroalimentaire. Rethmann était en compétition depuis un an pour racheter cette participation avec le fonds d’investissement CVC Capital Partners, ainsi qu’avec Mobivia, le groupe de Mobilité français qui détient Midas et Norauto.

Feu vert de la Caisse cet été

Rethmann était donné favori depuis le printemps, et la CDC, qui détenait un droit de veto, aurait donné son feu vert cet été. Basée à Selm (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), l’entreprise s’est montrée persévérante : elle avait manifesté son intérêt pour le dossier dès juillet 2012. Selon « Le Figaro », qui donne l’opération comme acquise, le prix de cession serait supérieur à 330 millions d’euros. Veolia avait déjà cédé en 2016 20 % du capital à la Caisse, pour 220 millions.

Signe que la confirmation du deal est imminente, Thierry Mallet, le PDG de Transdev, a invité les journalistes du secteur à une conférence de presse mardi matin, sans en préciser le motif. Le groupe se refuse à tout commentaire et renvoie, comme à chaque fois quand il s’agit de parler de l’évolution du capital, vers ses actionnaires. Le scénario d’une annonce lundi avant ou après bourse semble le plus probable.

L’épilogue d’une fusion désastreuse

Veolia va ainsi solder le désastreux rapprochement de ses activités de transport public avec celles de la CDC, une « fusion entre égaux » devenue un cas d’école d’opération ratée. Inertie dans les prises de décision, rivalités internes… Le nouveau groupe a très vite battu de l’aile. L’annonce de Veolia en décembre 2011 (huit mois à peine après la finalisation de l’opération) que le groupe souhaitait sortir du secteur du transport pour se désendetter, n’a rien arrangé. Pour sauver les meubles, un accord a été trouvé en octobre 2012, la Caisse acceptant une première clarification de l’actionnariat en annonçant son intention de devenir actionnaire majoritaire.

Nommé dans la foulée comme PDG, Jean-Marc Janaillac a su remettre le groupe sur de bons rails, en le délestant notamment du foyer de pertes qu’était la SNCM. Thierry Mallet, qui a pris sa suite en 2016, pilote un groupe présent dans 20 pays  et pesant 6,6 milliards de chiffre d’affaires , avec un résultat opérationnel de 140 millions l’an dernier. Il dira sans doute mardi ce qu’il peut espérer de ce nouvel actionnaire, qui a certes quelques activités de transport public en Allemagne, mais de faible ampleur.


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