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Cette nuit en Asie : en Chine, la pollution de l’air fait 1 million de morts par an

La Chine va entrer dans la cinquième année de sa  guerre contre la pollution , mais le combat est encore loin d’être terminé. Selon une nouvelle étude de l’Université chinoise de Hong Kong, la pollution atmosphérique ampute chaque année l’économie chinoise de 267 milliards de yuans (33 milliards d’euros) et est responsable de la mort prématurée de plus d’un million de personnes.

Pour atteindre cette conclusion, les chercheurs ont étudié et modélisé l’impact de la pollution aux particules fines (à l’origine du « smog » qui s’abat régulièrement sur les métropoles chinoises) et de la pollution à l’ozone générées par six secteurs économiques (industrie, commerce, immobilier, agriculture, énergie, transport).

Impact sur les récoltes

L’étude, publiée dans la revue scientifique « Environmental Research Letters », chiffre l’impact sur la santé publique mais aussi sur les rendements agricoles, la pollution à l’ozone réduisant la photosynthèse des plantes et réduisant la croissance de ces dernières. Environ 20 millions de tonnes de riz, de blé, de maïs et de soja sont ainsi perdues chaque année en raison de l’exposition à l’ozone, indique l’étude. Cumulés, les coûts économiques liés aux problèmes de santé publique (dépenses hospitalières, absences au travail…) et les pertes de récoltes s’élèveraient donc à 267 milliards de yuans, soit environ 0,66 % du PIB annuel du géant asiatique.

Le régime communiste a promis de rendre le ciel bleu à une population de plus en plus sensible aux enjeux de pollution. Le gouvernement a même érigé la lutte contre la pollution comme l’une des trois « batailles essentielles » de 2018, avec la lutte contre la pauvreté et le désendettement. Mais la Chine a récemment décidé de desserrer certaines contraintes, alors que l’activité économique montre des signes d’essoufflement.

Des mesures moins contraignantes

Selon un plan officiel publié ces derniers jours, le nombre de journées « hautement polluées » doit ainsi être réduit d’environ 3 % cet hiver à Pékin et dans les régions environnantes, et non de 5 % comme cela avait été fixé initialement. Ce plan doit s’appliquer d’octobre à mars, une période hivernale propice à la pollution atmosphérique  quand les centrales à charbon tournent à plein régime . Autre signe d’assouplissement, le plan prône une approche « différenciée », les entreprises performantes en matière de lutte contre la pollution étant exemptes de limites de production. En outre, le plan exige que les autorités locales se fixent des objectifs « raisonnables » en ce qui concerne la conversion des sources de chauffage hivernal du charbon au gaz naturel et à l’électricité.

La concentration moyenne de particules fines PM2,5 dans les villes chinoises est de 48 microgrammes par mètre cube d’air, soit plus du double de la moyenne mondiale. Conscient de ce danger, le gouvernement chinois a promis dès 2014 de s’attaquer à cette pollution atmosphérique et a considérablement renforcé ses contrôles et ses efforts. Si la pollution aux particules fines a baissé dans le nord de la Chine, la pollution à l’ozone est le prochain grand problème auquel le pays va devoir faire face, prévient Steve Yim Hung-Lam, directeur de l’étude interrogé par le quotidien « South China Morning Post ».


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