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Ledger fait fructifier les cryptomonnaies au coeur du Berry

A Vierzon (Cher), le bitcoin n’a plus rien de virtuel. Bien au contraire… Au coeur du Berry, la plus célèbre des cryptomonnaies est devenue synonyme d’emploi, grâce à Ledger, une start-up qui a investi environ 10 millions d’euros dans la construction d’une usine dédiée à l’assemblage de ses produits.

Cette entreprise, née à Vierzon en 2015 mais aujourd’hui basée à Paris, commercialise des périphériques qui ressemblent à des clefs USB ou de petits écrans tactiles, pour sécuriser la signature des transactions sur les cryptomonnaies. En 2017, les ventes ont décollé. L’entreprise avait à l’époque installé un atelier de fabrication dans d’anciens bureaux peu adaptés à une activité de production. Elle avait prévu d’en commercialiser 50.000 unités, mais les commandes ont dépassé le million. Résultat, la fabrication a dû être en grande partie délocalisée en Chine, pour pouvoir répondre sans délai à la demande, et l’entreprise a réalisé une année exceptionnelle, avec 45 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Permis de construire accordé

En janvier 2018, Ledger a levé 61 millions d’euros pour financer son développement, dont le rapatriement de la production en France, dans des locaux qui lui permettent d’assurer à la fois la fabrication et la logistique. Le permis de construire a été accordé cet été et la construction devrait s’achever dans un an. « Nous souhaitons garder la main sur nos produits, nous sommes dans le domaine de la sécurité, c’est important pour nos clients », explique Joël Pobeda, cofondateur de l’entreprise, qui emploie aujourd’hui 170 personnes, dont 50 à Vierzon, une centaine à Paris et 20 à New York et Hong Kong, deux bureaux qu’elle vient d’ouvrir pour se rapprocher des grandes places financières.

Les nouveaux locaux s’étendront sur plus de 4.000 mètres carrés. Ils pourront accueillir jusqu’à 150 salariés et seront évolutifs pour s’adapter à une éventuelle progression de l’activité. Après avoir ciblé les particuliers, Ledger multiplie les projets. L’entreprise s’intéresse à la clientèle des hedge funds et des grandes banques – un partenariat a été noué avec Nomura, au Japon – et compte bien faire de ce nouveau marché un relais de croissance pour 2019. Enfin, la start-up s’est positionnée sur un nouveau créneau, celui des objets connectés, et vient d’engager une équipe pour travailler sur la sécurisation des échanges de données et transactions entre machines.

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