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La cote de popularité de Dupont-Aignan progresse à droite

Ce n’est pas le grand souffle mais, à moins de huit mois des européennes, il a le vent en poupe. Au point d’inquiéter à droite, où l’on sait – selon un parlementaire LR – que « c’est un scrutin où les électeurs ont tendance à se lâcher ». Nicolas Dupont-Aignan marque des points dans  le baromètre politique Elabe pour « Les Echos » et Radio classique. La cote du président de Debout la France est en hausse de 3 points sur un mois, à 22 %.

Au plus haut depuis le début du quinquennat, il occupe la 12e place du baromètre des personnalités politiques, juste derrière Marine Le Pen, François Bayrou ou Jean-Luc Mélenchon. Et devant Bruno Le Maire, François Hollande, Valérie Pécresse ou Laurent Wauquiez…

Cette progression est qualifiée de « significative » par Bernard Sananès, le président de l’institut de sondages. En matière de popularité, le député de l’Essonne est, ce mois-ci, troisième chez les sympathisants du Rassemblement national (ex-FN), à 37 %. Il est surtout deuxième chez les sympathisants de droite (derrière Nicolas Sarkozy) avec 54 % de bonnes opinions. Soit un bond de 10 points en deux mois. Chez les anciens électeurs de François Fillon, il est au plus haut depuis le début du quinquennat : 39 % de bonnes opinions, contre 24 % en mai 2017.

« Parmi les siens » à droite

Grâce à l’ex-député UMP Jean-Frédéric Poisson, leader du petit Parti chrétien-démocrate de Christine Boutin, et à la députée Emmanuelle Ménard (élue avec le soutien du FN), épouse du  très controversé maire de Béziers , Nicolas Dupont-Aignan affiche un début de rassemblement qui lui permet de donner corps à son discours sur « l’union des droites ». Il parvient ainsi à parler à une partie des électeurs d’extrême-droite qui trouvent Marine Le Pen trop sulfureuse et à ceux de la droite conservatrice, souverainiste ou catholique, qui n’aiment pas Laurent Wauquiez ou trouvent sa  ligne sur l’Europe trop molle.

Il bénéficie aussi, selon Elabe, d’une image de « sincérité » sur son positionnement anti-UE, et ce d’autant plus forte qu’il est depuis longtemps en politique et sera, lui,  tête de liste aux européennes . Il tire enfin profit de la place centrale occupée par l’immigration dans le débat politique et, notamment, à l’approche des européennes. « On a beaucoup dit qu’il avait franchi le Rubicon [en ralliant avec Marine Le Pen au second tour de la présidentielle]. Mais l’électorat de droite le reconnaît encore parmi les siens », relève Bernard Sananès.

Du pain sur la planche

L’ancien candidat à la présidentielle de 2012 (1,8 % des voix) et de 2017 (4,7 %) mise sur la vague populiste pour se refaire une santé aux européennes. Mais il a encore du pain sur la planche pour être plus qu’un simple trouble-fête. Plus de la moitié des Français (55 %) ont de lui une mauvaise image, le tiers de l’électorat ayant même une opinion « très négative ». Dans le même temps, ils ne sont que 5 % à avoir de lui une image « très positive ».

La dernière enquête d’opinion sur le scrutin, réalisée le mois dernier par Odoxa, créditait Debout la France de 6 % des intentions de vote.

Sondage réalisé par Elabe par Internet les 2 et 3 octobre 2018, auprès d’un échantillon de 1.001 personnes, selon la méthode des quotas.

VIDEO. Sondage : Nicolas Dupont-Aignan gagne des sympathisants à droite


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