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Ca se passe en Europe : la fin du changement d’heure sera retardée

La fin du changement d’heure en Europe n’est pas pour demain. Les ministres européens des Transports se sont réunis, lundi en Autriche, pour une première discussion informelle sur  le projet présenté par surprise par la Commission européenne à la rentrée, visant à en finir avec le rituel changement d’heure dans l’Union européenne. Leur conclusion, à ce stade : impossible d’aller aussi vite que le souhaite Bruxelles et de boucler ce chantier dès 2019.

Alors que tous les pays européens ont changé d’heure dans la nuit de samedi à dimanche, le ministre autrichien des Transports, dont le pays assure la présidence tournante de l’Union, a résumé la situation. « Si nous cherchons à le faire en 2019, comme la Commission le suggère, cela ne sera pas soutenu par la majorité des Etats-membres », a tranché Norbert Hofer. Celui-ci estime que la date de 2021 est plus réaliste, car il est essentiel de se donner le temps pour éviter d’aboutir à un « patchwork de fuseaux horaires ».

Le risque est en effet que le manque de coordination entre Etats ne débouche sur une situation dans laquelle des pays limitrophes ne seraient pas alignés sur la même heure, compliquant les échanges. « Il serait vraiment absurde d’avoir une heure différente dans chaque Etat », a plaidé le ministre tchèque, Dan Tok, au sujet de l’Europe centrale.

Violeta Bulc, la commissaire européenne en charge des Transports, a elle-même admis « la possibilité que plus de temps soit nécessaire ». De fait, en plus d’un enjeu de coordination entre Etats-membres, surgissent des difficultés importantes pour certains secteurs d’activité, en particulier celui du transport aérien .

Cadeau à l’Allemagne ou projet « machiavélique » ?

Mais derrière la question du timing, des interrogations plus lourdes sont soulevées. D’après l’Agence Europe, trois pays seraient même en claire opposition contre le projet – le Royaume-Uni, la Grèce et le Portugal. Et Chypre serait également très réservé.

La proposition de Jean-Claude Juncker, annoncée fin août, avait laissé perplexes de nombreux analystes. A l’heure où l’Union entend être incontournable sur les enjeux majeurs et se désengager des sujets secondaires, l’initiative de Bruxelles avait été lue par certains comme un cadeau à l’Allemagne – dont la population est massivement contre le changement d’heure, comme en a témoigné la consultation publique menée par la Commission.

A moins que le projet n’ait été plus « machiavélique » encore, comme le pointait une source bruxelloise début septembre : en rendant aux Etats-membres la liberté de statuer sur la question de l’heure, la Commission pourrait faire indirectement la preuve… qu’ un tel casse-tête doit impérativement être résolu au niveau européen !


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