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Route du Rhum : 123 marins face à la tempête

Comme attendu, c’est parti très fort ce dimanche pour la Route du Rhum Destination Guadeloupe. Les cinq « Ultime », ces grands trimarans de 32 mètres de long sont partis de la Pointe du Grouin, près de Saint-Malo, à une vitesse ahurissante en direction du Cap Fréhel, dernière marque de parcours avant la Guadeloupe, leur destination.

Sébastien Josse, sur « Edmond de Rothschild » est passé en tête au Cap Fréhel, moins de 34 minutes après le départ, ce qui signifie une vitesse moyenne de plus de 30 noeuds (55,5 km/h). Il était devant François Gabart sur « Macif » et Armel Le Cléac’h sur « Banque Populaire », à moins de trois minutes. Ils étaient suivis de Thomas Coville sur « Sodebo » et de Françis Joyon sur « Idec Sport ». Ce premier classement a été quelque peu modifié par les manoeuvres à effectuer pour prendre le cap de l’Ile de Bréhat puis sortir de la Manche d’ici quelques heures. C’est là, une fois en Atlantique qu’ils choisiront la route qui doit les amener en Guadeloupe.

Choix tactiques

A cette vitesse, les skippers, encore moins que les autres années, n’ont pas le droit à l’erreur. Il leur faut décider s’ils règlent leur bateau pour « passer » dans une mer qu’on annonce forte dès cette nuit, ou s’ils tentent de maintenir cette cadence, en s’élevant sur les patins (foils) dont ils sont équipés, pour devancer la tempête, au risque de chavirer. Par ailleurs, toute hésitation dans le choix des voiles ou sur l’interprétation de la météo est impossible à rattraper. Les premiers pourraient en effet mettre six jours pour arriver à Pointe à Pitre après avoir contourné l’île.

Derrière, les premiers « Imoca », ces gros monocoques taillés pour les courses autour du monde en solitaire, tenaient la cadence, à un quart d’heure des « Ultime », pour les premiers. Cependant, une heure et demie après le départ, le gros de la flotte n’avait pas encore passé le Cap Fréhel. Ils ne pourront pas éviter une mer forte, selon le bulletin météo diffusé dès samedi soir par le Cross Corsen, en charge de la sécurité sur cette partie de la côte nord de la Bretagne.

S’arrêter ou pas

En effet, la mer forte que les premiers bateaux rencontreront ce dimanche soir à la pointe de Bretagne ne sera qu’un avant-goût des la forte tempête qui les attend mardi. Si  les cinq « Ultime », les grands trimarans de 32 mètres de long, ont une chance de « passer avant » le mauvais temps, la majeure partie de la flotte ne pourra pas y échapper. Les organisateurs ont pris contact dès samedi avec plusieurs ports susceptibles d’accueillir les bateaux qui souhaiteraient se mettre à l’abri comme le règlement le permet. Pour les skippers le choix est particulièrement délicat. Même s’ils décident de s’arrêter, il leur faut choisir le port qui sera le plus proche de leur route au moment où ils pourront encore manoeuvrer dans le mauvais temps pour entrer dans le port sans risquer d’accident. En solitaire, les bateaux de course peuvent en effet être délicats à maîtriser dans l’espace réduit d’une entrée de port. De plus le mauvais temps pourrait durer près d’une semaine. Une perte de temps irréaliste en course.

Samedi soir certains skippers estimaient qu’un bon tiers des participants pourrait être durement affecté par ces conditions météo.

Un plan de circulation digne du Tour de France avec ses longs sens uniques, ses parkings spéciaux… La préfecture des Côtes d’Armor n’avait pas lésiné pour organiser la venue des 19.000 spectateurs attendus ce dimanche au Cap Fréhel pour voir passer les 123 concurrents de la transatlantique en solitaire, La Route du Rhum Destination. Guadeloupe.

100.000 spectateurs

Si les autorités souhaitent limiter le nombre de spectateurs au Cap Fréhel pour des questions de sécurité et préserver la nature – on est loin des 50.000 spectateurs dénombrés lors de précédentes éditions de cette course qui fête cette année ses 40 ans -, suscite toujours un intérêt croissant du public. Les bénévoles qui filtraient les accès samedi après-midi à l’entrée du périmètre sécurisé des bassins du port de Saint-Malo ont dénombré 100.000 visiteurs. Ce dimanche, les organisateurs et les autorités attendent au moins 100.000 spectateurs pour ce départ sur la côte entre la Pointe du Grouin, les remparts de Saint-Malo, le Cap Fréhel et les quelque 15.000 passagers qui ont pu trouver une place sur les bateaux à passagers payants. De plus, le temps clément et une bonne visibilité pourraient décider de nombreux visiteurs à se rendre sur les points de vue moins fréquentés.


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