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Carburants : face à la grogne des automobilistes, Macron se dit prêt à faire un geste

Tenir bon face aux automobilistes en colère. Tel est le message martelé par l’exécutif ces dernières heures. Alors que 78 % des Français estiment « justifié » l’appel à bloquer les routes le 17 novembre pour protester contre la hausse du prix du diesel, Emmanuel Macron affiche sa résolution. Tout en se disant prêt à faire un geste.

« J’assume parfaitement que la fiscalité due au diesel soit au niveau de celle de l’essence et je préfère la taxation du carburant à la taxation du travail », estime le chef de l’Etat dans un entretien donné  à plusieurs journaux régionaux . « Les mêmes qui râlent sur la hausse du carburant, réclament aussi qu’on lutte contre la pollution de l’air parce que leurs enfants souffrent de maladies », poursuit-il, ajoutant que « la hausse du prix à la pompe qu’on constate aujourd’hui est liée à 70 % à celle des cours du pétrole ».

Trouver des « solutions innovantes »

« Je suis particulièrement sensible à la colère de ceux qui doivent se déplacer pour travailler. Ni le gouvernement ni le Parlement ne peuvent être sourds à cela », tempère cependant le chef de l’Etat. « C’est pourquoi je souhaite qu’on trouve des solutions innovantes, avec les territoires, pour accompagner cette transformation. »

Et de citer en exemple une aide au transport mise en place dans les Hauts-de-France pour les habitants ayant 30 km de déplacement par jour. « J’ai demandé au gouvernement de voir comment nous pouvons accompagner cela », a indiqué Emmanuel Macron, précisant que « dans le prochain projet de loi de Finances, cette aide sera défiscalisée, afin que les ménages soient accompagnés au quotidien ».

Réunion interministérielle

L’entourage du président, en visite ce lundi en Moselle et en Meurthe-et-Moselle dans le cadre du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, confirme que le gouvernement envisage des mesures pour les personnes « les plus fragiles et les plus contraintes par la voiture ». Une réunion interministérielle s’est d’ailleurs tenue dans la matinée sur le sujet.

« Le discours sur le fond est clair avec la préférence accordée à la taxation du carburant sur celle sur le travail, il y a la volonté de dire que compte tenu de l’urgence climatique on ne peut pas renoncer mais pour autant il ne faut pas que ça se fasse avec brutalité mais avec accompagnement », a ajouté l’entourage du chef de l’Etat.

« Dérèglement climatique »

Samedi, Edouard Philippe  avait tenu un discours du même acabit . « J’entends parfaitement la grogne, le mécontentement parfois, la colère aussi qui peut s’exprimer, mais je dis aujourd’hui comme je l’ai toujours dit qu’il n’y a pas de solution magique au problème du dérèglement climatique. »

De son côté, Bruno Le Maire a assuré lundi matin que la hausse des taxes sur les carburants prévue le 1er janvier 2019 ne sera pas suspendue. « On ne suspend pas la transition écologique, la conversion du parc automobile français, qui est nécessaire », a estimé le ministre de l’Economie.

Un devoir de protester selon Dupont-Aignan

Face à la hausse des prix à la pompe, les députés Républicains, Guillaume Peltier et Damien Abad, ont proposé dimanche la création d’un chèque-carburant de 100 euros par mois pour les « 13 millions de travailleurs (qui) ne bénéficient ni de réseaux de mobilité, ni de prise en charge de leur frais de transport ». Une idée déjà évoquée par le président du parti, Laurent Wauquiez.

Nicolas Dupont-Aignan estime, lui, qu’il est de son « devoir » d’appeler les Français à manifester et à bloquer les routes le 17 novembre prochain. « Si nos concitoyens ne réagissent pas, ce sera sans fin. On sera tondu et on ne peut pas accepter tant d’injustice », clame le président de Debout la France.


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