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Université de Bordeaux : devenir propriétaire d’ici à la fin de l’année

Dans ses murs à la fin de l’année ? L’université de Bordeaux est pressée de devenir officiellement propriétaire de son patrimoine immobilier. Le sujet jugé « stratégique et prioritaire » est sur la table depuis sa création officielle en 2014 et la fusion des quatre universités de Bordeaux. L’établissement voit loin et haut avec l’ambition de « disposer d’un campus rénové, adapté, comparable aux campus des meilleures universités européennes ou mondiales », résume son président, Manuel Tunon de Lara.

On en est loin aujourd’hui. Certes, l’université s’étend sur 187 hectares, dont 116 hectares d’un seul tenant aux portes de Bordeaux sur les villes de Pessac, Talence et Gradignan. Ce qui en fait l’un des plus grands domaines universitaires d’Europe qui a en outre l’avantage d’être traversé par une ligne de tramway. Toutefois, une bonne partie des bâtiments, qui datent des années 1960, sont vieillissants faute d’entretien, même si  le plan Campus a permis d’en rénover un tiers .

Inventaire des lieux

En devenant propriétaire, l’université a d’abord l’objectif de mieux entretenir son patrimoine en consacrant 15 euros par mètre carré et par an à la maintenance, soit trois fois plus qu’aujourd’hui. Encore faudra-t-il dégager des marges de manoeuvre financières et doper un budget de fonctionnement qui est aujourd’hui de 25 millions d’euros par an. C’est l’un des objectifs du schéma directeur établi pour les vingt prochaines années avec l’aide de la société Colliers International.

Le travail a d’abord consisté à faire l’inventaire de ce patchwork immobilier constitué au fil du temps et dont 82 % appartiennent à l’Etat, qui fait aujourd’hui l’objet de la dévolution. Le reste appartient aux différentes collectivités et à l’université elle-même. Première conclusion, la modernisation du parc pourrait conduire à une diminution du nombre de mètres carrés de 4,4 % d’ici à 2023 avec davantage de mutualisation et moins de grands amphis au profit de salles plus petites et modulaires.

Faire venir des commerces

Le potentiel valorisable a été évalué à 29 hectares avec un potentiel de construction de 450.000 mètres carrés permettant d’envisager un potentiel de valorisation établi à 400 millions d’euros de retour sur investissement sur vingt ans. « Ce parc privé destiné à accueillir des logements, des entreprises, des infrastructures, des restaurants ou des commerces permettra de dégager des marges qui seront réinjectées dans le parc académique que l’on veut amener aux plus hauts standards internationaux », explique Manuel Tunon de Lara.

Les projets seront portés par la Société de Réalisation Immobilière et d’Aménagement (SRIA), filiale de l’université, qui a fait de même avec ceux du plan Campus. « Nous sommes déjà très courtisés et beaucoup de gens veulent nous voir, sourit Manuel Tunon de Lara, cela change l’image de l’université, qui assume son rôle au sein de la métropole, dont nous partageons l’objectif qui est de passer d’une attractivité résidentielle à une attractivité économique. »


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