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Comment Cergy-Pontoise veut protéger son activité agricole

Protéger les espaces agricoles face à l’urbanisation, pérenniser l’agriculture locale, aider aux transmissions des exploitations… Comme l’ensemble du territoire, l’agglomération de Cergy-Pontoise est confrontée à de sérieux défis pour éviter que ne se poursuivre le grignotage de ses espaces agricoles qui représentent encore un quart de son territoire.

Le conseil communautaire a voté cet été la création d’un Périmètre régional d’intervention foncière (PRIF) baptisé « franges du Vexin Boucle de l’Oise ». Composé à 90 % de terres agricoles et à 10 % d’espaces boisées, il s’étend sur 8 des 13 communes de l’agglomération (Vauréal, Neuville-sur-Oise, Osny, Boisemont, Cergy, Jouy-le-Moutier, Puiseux-Pontoise et Courdimanche).

Pour comprendre l’enjeu de ce PRIF, il faut remonter à la création de la ville nouvelle, en 1972. L’Agence foncière et technique de la région parisienne (AFTRP), par la suite renommée Grand Paris Aménagement, avait alors acheté des terrains agricoles à Cergy pour une future urbanisation. Cinquante ans plus tard, alors que le contexte a complètement changé, l’aménageur public a commencé à céder une partie de ces terrains. Certains cultivateurs, qui les exploitaient, avaient, faute de moyen, été incapables de les racheter.

Aujourd’hui, grâce au PRIF, il n’est plus possible de changer la vocation des mille hectares recensés dans ce document. Il permet aux « agriculteurs locaux de pérenniser leur exploitation sans avoir nécessairement à investir dans la propriété foncière », résume l’agglomération.

Plus précisément, le PRIF est un engagement partenarial entre les 8 communes concernées, l’intercommunalité, le conseil régional et l’Agence des espaces verts d’Ile-de-France (AEV). C’est cette dernière qui peut, désormais, acheter des terres et les louer ensuite aux agriculteurs sous forme de baux ruraux de 9 ou 18 ans.

Préserver l’activité maraîchère

Autre enjeu important pour le territoire, la question de la transmission des exploitations dans un contexte où la moitié des exploitants a plus de 50 ans. L’agglomération assure qu’elle réfléchit « avec tous les acteurs concernés », aux moyens à mettre en place pour « éviter des fins d’activités brutales ».

Le maintien de la diversité des types d’exploitation et en particulier de l’activité maraîchère, un poids important de l’agglomération puisqu’elle concerne un tiers des 34 exploitations du territoire, est un autre défi de taille pour l’agglomération.  L’agriculture bio fait l’objet d’un effort particulier avec un partenariat conclu avec le mouvement associatif Terre de liens, qui oeuvre pour enrayer la disparition des terres et faciliter la création de nouvelles installations paysannes. Pour l’instant, deux communes, Courdimanche et Maurecourt, se sont portées volontaires pour accueillir sur leurs terres de nouveaux agriculteurs.

Enfin, un partenariat a été scellé avec le Vexin sur un projet d’implantation d’unités de méthanisation, qui permettent de produire du biogaz à partir de déchets. L’idée ? Valoriser les détritus issus de la restauration collective à Cergy mais aussi ceux produits par les fermes et pouvoir ainsi alimenter des milliers de logements en gaz.


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