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Migrants : Paris et Madrid renforcent leur coopération

Après avoir collaboré, non sans heurts et polémiques , avec l’Italie sur la question des migrants, la France a annoncé lundi un renforcement de sa coopération frontalière avec l’Espagne. Un pays qui, depuis la fermeture des ports italiens, est devenu la première porte d’entrée des migrants dans l’Union européenne, provoquant « des mouvements migratoires forts sur les Pyrénées », selon Christophe Castaner.

Lundi, le ministre français de l’Intérieur a effectué une visite au poste-frontière du Perthus (Pyrénées-Orientales) et un déplacement officiel à Madrid pour y rencontrer son homologue afin de « rendre plus efficace la coopération » entre les deux pays.

Frontex renforce sa présence

Une collaboration devenue urgente tant l’Espagne est devenue la principale porte d’entrée des migrants en Europe. Depuis que le ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini a fait de la lutte contre l’immigration sa priorité , notamment en fermant les ports italiens, les arrivées de migrants en Italie sont passées de 114.411 entre janvier et novembre 2017 à 22.519 en 2018 sur la même période. Dans le même temps, les arrivées en Espagne sont passées de 15.585 personnes à 49.912, soit une augmentation de 220 %.

Cette situation a poussé au début de l’année l’Agence européenne Frontex à  renforcer sa présence le long des côtes andalouses , où les migrants originaires pour la plupart du Maroc et de l’Afrique subsaharienne tentent d’accoster. Des moyens accrus qui n’ont pour l’instant pas permis de faire reculer la poussée migratoire.

Nomination d’un « coordonnateur » des Pyrénées

Résultat, bon nombre de ces arrivants remontent jusqu’à la frontière française. « Les non-admissions à la frontière franco-espagnole ont augmenté de près de 60 % dans les Pyrénées-Atlantiques par rapport à l’an passé », a ainsi indiqué Christophe Castaner lundi.

« Ce qui est essentiel, c’est de travailler collectivement. Il y a ici une grande coopération des services espagnols et français », a-t-il déclaré depuis Le Perthus. Annonçant « des effectifs renforcés », le ministre a indiqué qu’il envisageait « la nomination d’un coordonnateur sur les Pyrénées pour « mieux organiser les contrôles et le dialogue avec les autorités espagnoles ».

Hasard du calendrier, un événement est venu illustrer ce besoin de coopération le jour même de cette annonce. Lundi soir, les gendarmes français ont interpellé dans les Landes 19 migrants qui avaient pris place dans un bus se dirigeant vers le nord du pays.

Comme le veut la procédure, les autorités françaises ont voulu reconduire ces personnes vers le dernier pays européen qu’ils avaient traversé, a priori l’Espagne, mais la requête a été rejetée par Madrid, affirmant qu’il n’y avait aucune preuve que ces migrants étaient bien passés par leur pays.


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