EconomiePME - Régions

La Ferté-Bernard, un bastion industriel en milieu rural

On trouve une étonnante densité d’usines autour du bourg de La Ferté-Bernard, placé sur l’autoroute A11 venant de Paris et filant vers le Grand Ouest. Cette situation est l’un des atouts de cette petite ville rurale du nord-est de la Sarthe, là où d’autres municipalités avaient tout fait pour éviter ce passage. L’abondance du foncier et une « fiscalité très modérée » contribuent aussi à fixer l’industrie, estime Didier Reveau, maire (UDI) de cette cité de 9.200 habitants au coeur d’un bassin de vie de 30.000 âmes.

La Ferté-Bernard bénéficie d’abord d’un socle historique d’industries agroalimentaires avec Socopa, l’un des plus gros abattoirs d’Europe, et les traditionnelles fabriques de charcuterie, telles Prestige de la Sarthe ou Bahier, spécialiste de la rillette en plein essor. Une filière métallurgique et électronique est également ancrée de longue date avec Souriau, fabricant de connecteurs pour l’aéronautique, BeLink dans l’électronique embarquée ou Delta Composants, entreprise familiale de 200 personnes oeuvrant notamment dans le câblage, de la gravure, du micro-usinage et du microperçage.

Fleurons industriels

A cela s’ajoutent des fleurons d’autres secteurs, tels Serac, fabricant de machines de remplissage, Agem, dans le meuble sur mesure, Securlite, un acteur innovant de l’éclairage à Led, ou Dupuy Equipements, spécialiste du matériel de désenfumage. S’il est un dénominateur commun, « c’est la façon dont ces entreprises ont su innover et se spécialiser », estime Antoine Taffin, président d’un club des entrepreneurs local contribuant à un vif esprit de coopération interentreprises. « Cette diversité est un amortisseur de crise », ajoute Didier Reveau. « Le fait que bon nombre d’entreprises soient tournées vers l’international est un autre facteur de résistance. »

Attractivité

Si quelques nuages semblent planer sur la filière automobile, la quasi-totalité des entreprises du bassin cherchent à recruter, projet peu aisé malgré un taux de chômage encore à 7 %. « Les entreprises locales sont relativement habituées à ces tensions, elles ont donc acquis une certaine maturité en la matière », tempère Astrid Combemorel, directrice territoriale de Pôle emploi. Sur ce sujet, l’un des enjeux est l’attractivité du territoire. Jean-Carles Grelier, député (LR) de la circonscription, évoque une politique mise en oeuvre dès les années 1970. « L’intuition fut de travailler dans tous les domaines : écoles, médecins,  commerces , équipements culturels et sportifs », décrit l’élu, évoquant « 4.500 licenciés sportifs pour 9.200 habitants. » Ce combat n’est toutefois jamais gagné. La couverture GSM et l’accès au haut débit restent à parfaire. Et en quelques années la ville a perdu la moitié de ses médecins en dépit d’une  maison de santé qui fut une initiative pionnière.


Continuer à lire sur le site d’origine