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Avec Veolia et Suez, Toulouse aura l’eau la moins chère des grandes villes de France

Match nul entre Veolia et Suez dans l’agglomération toulousaine. Jean-Luc Moudenc (LR), président de Toulouse Métropole, proposera au conseil métropolitain, le 13 décembre, de choisir Veolia comme délégataire du service public de l’eau et Suez pour celui de l’assainissement, avec des contrats de 12 ans commençant en 2020. Ils se partageront un marché estimé à 1,2 milliard d’euros hors taxes.

Compte tenu de la majorité de la droite à la métropole et de la forte baisse du tarif total proposé, à 2,91 euros le mètre cube en 2020 contre une moyenne de 3,75 euros dans la métropole en 2018, ce choix sera probablement entériné malgré l’opposition de la gauche qui demande une gestion en régie, faisant valoir que l’eau est un bien commun.

Baisse de prix

« Les propositions de ces deux candidats […] vont permettre à tous les habitants de la métropole de bénéficier du tarif de l’eau le plus bas de France parmi les villes de plus de 100.000 habitants, a argumenté Jean-Luc Moudenc dans un communiqué ce jeudi. Il se traduira par une baisse du prix pour tous, de l’ordre de 25 % sur Toulouse. » Les investissements seront portés à 70 % par la métropole et le taux de renouvellement des canalisations passera de 0,4 à 0,8 % par an, pour un coût annuel de 24 millions d’euros.

Seuls Veolia et Suez étaient en concurrence dans l’appel d’offres, après le retrait d’Aqualia et d’Aguas de Valencia. Veolia a fait l’offre la moins chère pour l’eau à 1,54 euro le mètre cube, et Suez pour l’assainissement à 1,37 euro. Si ce choix est entériné, Veolia, qui détenait le marché de la ville de Toulouse depuis 1990, perdra l’assainissement mais agrandira son périmètre aux 37 communes et 770.000 habitants de la métropole. Pour Suez, l’obtention du contrat d’assainissement sera une revanche après  la perte de celui de Bordeaux cet été au profit de Veolia.

La régie aurait été plus chère

C’est la première fois que Toulouse Métropole unifie la gestion de l’eau et de l’assainissement sur son territoire. Aujourd’hui, tous les modes d’exploitation cohabitent avec des écarts de prix allant de 3,13 à 4,75 euros le mètre cube en 2016. Parallèlement à l’appel d’offres, la collectivité a confié une étude au cabinet Naldéo pour comparer les prix entre régie directe et délégation de service public.

Selon lui, la gestion en régie aurait entraîné un tarif de 3,46 euros le mètre cube en 2020, 18 % plus élevé que celui des industriels. « Je m’interroge sur cet écart car le délégataire n’a pas les mêmes avantages fiscaux qu’une régie », a relevé François Lépineux (DVG),  maire de Brax , lors d’un débat public houleux, mardi. « Et si l’on reprend Veolia, comment va-t-il expliquer qu’il propose un tarif 25 % moins cher pour le même service ? »

Pour Pierre Trautmann, conseiller métropolitain chargé des marchés publics, la baisse du tarif provient du changement de contrat. « La concession de 1990 à Toulouse prévoyait le paiement d’un droit d’entrée de 66 millions d’euros, d’une redevance annuelle de 12 millions et la prise en charge de la dette de 300 millions, dit-il. Le fait qu’il n’y ait plus cette dette ni la redevance permet de baisser le prix. Puis la concurrence a joué fortement. »


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