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La région Ile-de-France garde le cap de la rigueur budgétaire

La chasse aux frais de fonctionnement qu’a ouverte Valérie Pécresse en arrivant à la tête de l’Ile-de-France en 2016 va se poursuivre. L’élue LR l’a affirmé avec force en présentant ce lundi le budget de la région pour 2019. Ces frais devraient retomber à 2 milliards d’euros l’an prochain, soit 49 % des recettes permanentes de la région qui s’élèveront à 4,28 milliards d’euros hors emprunts. Ils atteignaient 60 % du budget en 2015 et encore 51 % cette année.

« Nous gardons le cap financier sur le mandat et nous gardons le cap sur l’avenir », a affirmé Valérie Pécresse, en mentionnant 2,1 milliards d’euros d’investissements, un peu plus que le 1,9 milliard d’euros de 2018, et en progression de 34 % depuis 2015. Cependant, elle a prévenu aussitôt que le budget 2019 était encore plus contraint que l’actuel. D’une part, les recettes permanentes accusent une baisse de 3,8 % depuis 2017 alors que l’inflation cumulée atteint 3,2 % sur la même période. Surtout, de grandes incertitudes planent sur leur évolution.

Menace sur les recettes

La « territorialisation » de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) pourrait faire perdre à terme au moins 175 millions d’euros à la région. L’augmentation de la taxe sur les bureaux et de celle sur les surfaces de stationnement (TAAS) pour financer le métro du Grand Paris pourrait la priver de la dynamique de cette dernière. S’ajoutent les difficultés croissantes de l’Etat à honorer ses engagements financiers dans le cadre du contrat de plan Etat-Région. L’Ile-de-France a déjà avancé 73 millions d’euros à Bercy dans ce cadre et rien ne dit que l’Etat honorera davantage ses engagements en 2019.

Comme il n’est pas question de compenser intégralement cette baisse des recettes par l’emprunt, limité à 709 millions d’euros en 2019 pour contenir l’endettement global à 5,9 milliards d’euros, la région continue à concentrer son action sur les dépenses obligatoires.

Concrètement, le budget des transports atteindra l’an prochain 1,53 milliard d’euros dont 755 millions d’euros d’investissements, montants sensiblement identiques à ceux de 2018. Deuxième poste budgétaire, les lycées se voient attribuer 1,27 milliard d’euros dont 646 millions d’investissement, contre, respectivement, 779 millions d’euros et 507,5 millions en 2018. Enfin  le développement économique ressort à 160 millions d’euros dont 92 millions d’investissements. Cela marque une hausse sensible par rapport aux 133,6 millions de cette année, mais les investissements reculent de près de 4,4 millions d’euros.

Premier à réagir, le groupe Alternative écologiste et sociale au conseil régional juge que « Valérie Pécresse pourrait faire mieux […] La course à la baisse et à l’austérité peut conduire à une rupture des solidarités sociales et un effondrement des marges pour soutenir la transition écologique », déplore son président Mounir Satouri.


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