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Les médecins généralistes se font de plus en plus rares

L’alerte continue de résonner.  Le nombre de médecins généralistes a encore baissé  de 0,4 % en 2017 après un recul de 0,8 % l’année précédente, selon l’Atlas démographique annuel du Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) publié ce mardi. Le nombre de spécialistes –  dont les professions sont généralement plus rémunératrices – a, lui, continué d’augmenter (+0,4 %).

Depuis 2010, la France a perdu 6,8 % de ses généralistes et, selon les projections de l’Ordre des médecins, elle en perdra autant d’ici 2025. Il s’agit d’un problème de renouvellement : avec 24 % de généralistes âgés de plus de 60 ans et seulement 21 % en dessous de 40 ans, « le renouvellement générationnel est incomplet », constate l’Ordre dans son Atlas démographique annuel publié ce mardi.

Cette évolution s’inscrit dans un contexte plus général de diminution du nombre de médecins. Le nombre de praticiens en activité régulière – c’est-à-dire exerçant au même endroit, hors remplaçants ou praticiens temporairement sans activité – affichait une baisse de 1,3 % au 1er janvier 2018 sur un an. Depuis 2010, la baisse atteint même 9 %.

La situation est paradoxale car le nombre d’inscrits au tableau de l’Ordre continue d’augmenter (+2 %), gonflé par le nombre de retraités.

« L’équilibre n’est pas attendu avant 2025 », affirme le CNOM. Le numerus closus ayant été augmenté entre 2004 et 2006, les premiers bénéficiaires sont en train d’arriver sur le marché du travail au terme de leur formation qui compte une douzaine d’années. De l’autre côté de la pyramide des âges, les médecins formés dans les années 1970 – le numerus closus a été mis en place en 1972 – sont massivement à la retraite.

Inégalités territoriales

L’Atlas du CNOM montre en outre que les inégalités territoriales continuent de se creuser de manière inquiétante. Et ce « malgré la prise de conscience et les mesures prises pour y pallier », souligne-t-on chez l’Ordre. Le recul du nombre de médecins est en effet plus fort dans les territoires qui présentaient déjà la plus faible densité de praticiens : « La baisse affichée par les 10 premiers départements est de 9,8 % en moyenne alors que celle des dix derniers est de 19,8 % », souligne l’Ordre des Médecins.

Sans surprise, les grandes villes s’en sortent le mieux et bénéficient en prime de « l’attractivité des centres hospitalo-universitaires ». Paris rafle la mise avec 687,1 praticiens pour 100.000 habitants, loin devant le Rhône (396,9) et les Bouches-du-Rhône (379,6). A l’autre bout du classement, en métropole, on retrouve la Mayenne (167,3), l’Ain (162,4) et l’Eure (154,3).


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