EconomieÉconomie France

Assurance-chômage : comment le Medef veut économiser au moins 1 milliard par an

Les partenaires sociaux se retrouvent ce mercredi matin au siège du Medef pour rentrer dans le dur de  la négociation sur l’assurance-chômage qu’ils ont acceptée de mener  sous cadrage du gouvernement. L’ordre du jour de ce quatrième rendez-vous porte sur la révision des règles d’indemnisation et les propositions que le patronat va mettre sur la table promettent des débats animés avec les syndicats.

La lettre de cadrage de Matignon demande 1 à 1,3 milliard d’économies par an sur les trois années de la prochaine convention Unédic. Le trio Medef-CPME-U2P se montre bon élève puisque, cumulées, ses propositions en dégageraient jusqu’à 1,5 milliard.

Une sorte d’épargne de précaution

Tout concourt du prédicat suivant, décrypte un spécialiste : chacun a droit à un capital de droits auquel on ne touche pas. Actuellement, 4 mois travaillés (durée légale minimum pour toucher le chômage) sur les 28 derniers mois (36 pour les plus de 53 ans) donnent lieu à autant de mois d’indemnisation et ainsi de suite dans une limite de 24 mois (30 pour les 53 à 55 ans, 36 au-delà).

A ceci près qu’un pourcentage très important de chômeurs retrouve du travail avant épuisement de leurs droits. L’idée du patronat, du coup, consiste à baisser leur rythme de consommation (c’est-à-dire baisser l’allocation) et à en garder une partie en fin de droits pour ceux qui vont au bout. Comme une sorte d’épargne de précaution si la recherche d’emploi s’avère difficile.

Un coefficient réducteur

Première piste : appliquer un coefficient réducteur au salaire journalier de référence calculé en fonction de la période travaillée. Exemple : si, durant les 28 derniers mois, un chômeur a travaillé 4 mois sur une période de 12 mois, alors le coefficient serait de 4/12. S’il a travaillé 12 mois étalés sur 15, il serait de 12/15… Qui plus est – et c’est la deuxième piste – le patronat propose de réduire de 28 à 12 mois la période de référence légale. Pour mieux lâcher 24 mois, ce qui paraîtrait (un peu) plus acceptable pour les syndicats ?

Le patronat propose aussi de mensualiser l’allocation. Tous les mois seraient ramenés à 30 jours. Soit 2 jours d’allocation de plus pour février, mais 7 de moins pour les mois à 31 jours. Les cinq jours en « moins » seraient reportés en fin de droits, conformément au prédicat de base. Au passage, les quatre formules de calcul du taux de remplacement du salaire journalier de référence seraient fondues en une seule formule.

Les organisations d’employeurs proposent aussi de moduler la durée d’indemnisation en fonction du territoire : plus ou moins longue, selon le taux de chômage par exemple. Un autre chiffon rouge pour les syndicats qui ne manqueront pas de dénoncer une rupture constitutionnelle.

Pour alourdir les débats, d’autres mesures sensibles devront être discutées, liées au cumul allocation-revenu ou aux droits rechargeables, comme l’a demandé le gouvernement dans son document de cadrage.


Continuer à lire sur le site d’origine