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Un tournant pour les marchés

Pas de krach, comme certains le redoutaient, mais une année de grande fébrilité. Tel pourrait être le bilan de 2018 sur les marchés financiers, de nouveau  très agités cette semaine. Après une longue période de vents porteurs et de planètes alignées (croissance solide dans le monde, pétrole bon marché, taux d’intérêt faibles, banques centrales en soutien), les points de tension se sont multipliés et les investisseurs sont redescendus sur terre.

Ils se retrouvent aujourd’hui à un tournant. Que Trump et Xi se révèlent incapables de mettre un terme à leur  querelle commerciale, et ils pourraient de nouveau décrocher. Que le Royaume-Uni lance un Brexit sans aucun accord avec l’UE, que Rome et Bruxelles se déchirent sur le budget italien, et cela pourrait provoquer de nouvelles turbulences. Dans le cas contraire, un vrai mouvement de soulagement est à prévoir.

Les humeurs de Trump

Mais le principal point d’attention devrait rester, pour un moment encore, l’état de santé de l’économie américaine, la locomotive de l’économie mondiale. Voilà des mois – plus d’une centaine – qu’elle tourne à plein régime, avec un climat des affaires au beau fixe, une demande intérieure vigoureuse et un chômage à des records de faiblesse.

Donald Trump a même réussi à lui donner encore un coup de « boost » cette année à coups de cadeaux fiscaux, quand les autres pays occidentaux ralentissaient. C’est l’une des plus longues séquences de croissance aux Etats-Unis depuis des décennies. Au point que l’on commence à voir des risques de surchauffe ici ou là, sur le marché du travail ou sur certains segments du marché de la dette.

La courbe des taux d’intérêt (les taux courts sont passés au-dessus des taux longs) montre désormais que certains craignent un retournement conjoncturel, voire une récession. La Réserve fédérale américaine a parfaitement géré ces tensions jusqu’ici, en resserrant de manière progressive sa politique monétaire. Elle doit désormais gérer à la fois les inquiétudes des marchés et les humeurs de Trump, qui n’hésite pas à faire pression sur son président Jerome Powell. Les investisseurs n’ont pas fini d’être fébriles.


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