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Fusillade à Strasbourg : le suspect toujours introuvable

La chasse à l’homme se poursuit à Strasbourg afin de tenter de retrouver l’auteur en fuite de  la fusillade mortelle qui a eu lieu mardi soir sur le marché de Noël . Quelque 350 personnes, dont 100 membres de la police judiciaire, des militaires et deux hélicoptères, sont aux trousses de l’assaillant.

Ce mercredi matin, un peu après 8 heures, les forces de l’ordre seraient intervenues dans le secteur de la cathédrale. Interrogé sur France Inter, le secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Laurent Nunez, n’a pas confirmé l’information. Expliquant « qu’il n’est pas exclu que le tireur ait quitté le territoire », il a par ailleurs souligné que « la motivation terroriste de la fusillade n’est pas établie ».

Au risque d’être en contradiction avec la garde des Sceaux. Sur Public Sénat en effet, Nicole Belloubet a rappelé que « la section du parquet antiterroriste de Paris a été saisie et donc à partir du moment où elle est saisie, on peut parler d’attentat », a-t-elle expliqué.

Contrôles renforcés sur les marchés de Noël

Après cette attaque, le gouvernement a porté le niveau du plan Vigipirate à « urgence attentat » , a annoncé Christophe Castaner dans la nuit depuis la préfecture du Bas-Rhin à Strasbourg, où il avait été dépêché par Emmanuel Macron.

Un niveau qui implique, a rappelé le ministre de l’Intérieur, « la mise en place de contrôles renforcés aux frontières et des contrôles renforcés sur l’ensemble des marchés de Noël en France pour éviter le risque de mimétisme ». « Il y aura aussi en complément une mobilisation plus forte encore du dispositif sentinelle sur l’ensemble du territoire », a-t-il encore précisé.

Un Strasbourgeois de 29 ans, fiché « S »

Mardi soir, « à partir de 19 h 50 », le tireur a ouvert le feu et « semé la terreur » en « trois points » de Strasbourg, a détaillé Christophe Castaner, sans dévoiler son identité.

On a appris plus tard que le suspect est un homme de 29 ans, né et résidant à Strasbourg. Son passé judiciaire est déjà chargé.

En 2011, il a « été condamné à deux ans de prison, dont six mois ferme pour avoir agressé un adolescent avec un tesson de bouteille », rapporte « Les Dernières Nouvelles d’Alsace ».

En 2013, il a purgé un an et demi de prison à Bâle (Suisse) pour plusieurs cambriolages, selon le journal suisse de langue allemande « Blick » .

En 2016, il a été condamné à « 2 ans et 3 mois de prison pour cambriolages » en Allemagne, d’après un porte-parole du ministère de l’Intérieur de la région de Bade-Wurtemberg où l’intéressé avait sévi. Selon le journal « Tagesspiegel », il avait cambriolé un cabinet dentaire à Mayence en 2012, où il avait notamment dérobé de l’argent liquide et des dents en or. Il a purgé un peu plus d’un an en Allemagne avant d’être expulsé en France.

Enfin le matin même de l’attaque, le fuyard devait être interpellé par les gendarmes dans le cadre d’une enquête de droit commun. Cinq de ses proches ont aussi été interpellées dans le cadre de cette enquête.

Ses motivations restent à établir. Mais le suspect était fiché « S » (pour « Sûreté de l’Etat »). Il avait été signalé par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) lors d’un passage en prison où il s’était fait remarquer pour des violences et son prosélytisme religieux.

Une personne en état de mort cérébrale, six blessés en « urgence absolue »

Dans sa fuite, le tireur, qui aurait été blessé, a ouvert le feu par deux fois sur des forces de sécurité. Le bilan humain de cette fusillade restait lourd en fin de matinée : deux morts, une personne en état de mort cérébrale et 12 blessés dont six en « urgence absolue ».

Le principal journal thaïlandais « The Nation », affirme que l’une des personnes décédées est un touriste originaire de Thaïlande . Il s’agirait d’un homme âgé de 45 ans qui était en vacances avec son épouse, affirme le quotidien sur la base du témoignage de Namtip Fichot Snayhar, la présidente de l’association Thai-Provence.

Si les collèges et lycées de Strasbourg fonctionnent normalement ce mercredi, l’académie de Strasbourg a annoncé sur Twitter que ce ne sera pas le cas pour les écoles maternelles et élémentaires. L’accueil des élèves y sera toutefois assuré. Le marché de Noël reste également fermé, de même que l’ensemble des sites et équipements culturels. Les animations et spectacles qui y étaient prévus ont aussi été annulés.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « assassinats, tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Et le Centre interministériel de crise (CIC) a été activé au ministère de l’Intérieur.

Theresa May choquée

Les réactions n’ont pas tardé après cette fusillade, en France bien sûr, mais aussi à l’international. Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, a ainsi condamné cet acte avec une « grande fermeté » et rappelé que Strasbourg était « une ville symbole de la paix et de la démocratie ».

Tandis qu’Antonio Tajani a affirmé que le Parlement européen – qu’il préside -, qui a été bouclé pendant plusieurs heures par mesure de sécurité après la fusillade, « ne sera pas intimidé par des attentats terroristes ou criminels ».

De son côté, la Première ministre britannique, Theresa May, s’est dite « choquée » après cette « terrible attaque ».

« Nos valeurs et nos traditions ne seront jamais vaincues par des actes aussi lâches », a affirmé de son côté Justin Trudeau, Premier ministre du Canada.

La fusillade a également été condamnée par le secrétaire général de l’OTA, Jens Stoltenberg, qui, sur Twitter, a évoqué un « attentat insensé ».

Le ministre finlandais des Affaires étrangères a également dénoncé la fusillade et affirmé son soutien aux autorités françaises. « Nous sommes ensemble pour défendre nos valeurs européennes communes », a précisé Timo Soini.


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